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Playlist Rap des Années 80 :

40 morceaux old-school pour votre ambiance festive


Quel-DJ est heureux de vous présenter sa playlist Rap des années 80

Le rap des années 80, c’est l’esprit des block parties du Bronx : des fêtes de quartier où la jeunesse afro-américaine désœuvrée se réunissait avec ferveur. En isolant le break percussif des sons soul/funk, les DJs perfectionnent leur technique de turntablism et permettent aux MCs d’improviser au micro. L’exercice est alors nouveau et salvateur.

La musique Hip-Hop se développera d’abord à New York avant de s’étendre à d’autres états des États-Unis, puis à d’autres pays du monde.

Peu à peu, elle s’est structurée, diversifiée, complexifiée, voire parfois radicalisée…

Bonne (re)découverte!

Dernière mise à jour: 24/09/25

Playlist Rap des Années 80



THE 45 KING The 900 Number

01

DJ issu du Bronx, The 45 King créait des beats à partir de vieux disques 45 tours. Son unique véritable coup de maître sera ce « 900 Number » sorti en 1987, et bouclant un solo de sax baryton. Une performance ouvrant l’ère du breakbeat, qu’il reproduira longtemps en live, et qui eut un impact majeur dans le rap des années 80. En 1996, l’artiste de go-go DJ Kool popularisera davantage ce beat Hip-Hop instrumental avec le « Let Me Clear My Throat » qui a cartonné dans toutes les discothèques du monde.

2 MUCH Wild Thang

02

Peu de playlists de rap ancien se sont penchées sur ce petit classique, pourtant très représentatif du style Hip-Hop 80s. D’autant plus qu’il est porté par un duo féminin, fait assez rare pour l’époque, notamment formé par la rappeuse LeShaun et la DJ Lisa Tanon. À partir du sample de steel drums synthétiques, les jeunes demoiselles de Brownsville pervertissaient le modèle de base, en soumettant les hommes à leur prédation sexuelle. LL Cool J reprendra le thème avec LeShaun, au milieu des années 90, dans un « Doin It » qui eut finalement bien plus d’écho.

AFRIKA BAMBAATAA & SOULSONIC FORCE Planet Rock

03

Le DJ Afrika Bambaataa et son producteur Arthur Baker se lancent au début des années 80 dans une expérimentation plus électronique de leur style de prédilection. Partageant un goût commun pour le groupe Kraftwerk et ses lignes glaciales de synthétiseur, ils enregistreront en studio le futuriste « Planet Rock » pour le compte du label Tommy Boy. Le groupe Soulsonic Force parachèvera le projet au micro à travers des messages simples et positifs, mettant à l’honneur le MCing et le popping. L’impact sur l’école du breakdance, alors naissante, sera considérable lorsque sort le vinyle en 1982. Et si « Planet Rock » devient rapidement populaire avec ses basses lourdes et son ambiance funk suintante, tous les experts s’accordent alors à dire que ce morceau marquera l’année zéro d’une ère électro qui verra bientôt éclore la  Miami Bass, la techno de Detroit, mais aussi le Hip-Hop révolutionnaire de Los Angeles.

AUDIO TWOTop Billin’ (1987)

04

Duo new-yorkais (Milk Dee & DJ Giz) affilié à Stetsasonic, Audio Two impose un minimalisme inédit : boîte à rythmes sèche, basse parcimonieuse, hook sloganique. Paru en 1987, le single devient un standard du rap old-school, abondamment samplé et cité par la suite. Sa structure dépouillée met en avant le timbre juvénile de Milk Dee et un sens de la formule qui résume l’esthétique club-rap de la fin des eighties.

BEASTIE BOYS No Sleep Till Brooklyn (1986)

05

Extrait de Licensed to Ill, la production de Rick Rubin combine riffs hard-rock et cadence Hip-Hop. Le solo de guitare de Kerry King (Slayer) et les refrains scandés figent le trio new-yorkais comme passe-frontière entre scènes rock et rap en 1986. Le titre cristallise l’ironie bravache et l’énergie brute du premier âge discographique des Beastie Boys.

BIZ MARKIE Just A Friend

06

Hymne crossover de 1989, « Just a Friend » impose la signature comique de Biz Markie : couplets parlés, hook chanté volontairement faux (sur Freddie Scott) et storytelling sentimental. Le single popularise le rap humoristique old-school et hisse Biz au rang d’icône grand public.

BOOGIE DOWN PRODUCTIONS South Bronx

07

Voici l’hymne de South Bronx, faisant écho au célèbre « The Bridge » de MC Shan, et qui inaugurait les premières grosses rivalités de gangs. Une guerre opposant, en outre, KRS One et Marley Marl, par l’entremise de leurs groupes Boogie Down Productions (de South Bronx) et Juice Crew (de Queensbridge), chacun revendiquant que le Hip-Hop était né dans leur quartier. Une émulation malsaine au final, mais qui aura une influence majeure sur un nouveau sous-genre à venir: le new jack swing.

3RD BASS - The Cactus (Pochette d'illustration Rap des Années 80)

AUDIO TWO — Top Billin’ (pochette)

BOOGIE DOWN PRODUCTIONS – South Bronx (pochette)


DEE NASTYMetro Scratch

08

L’homme que l’on nomme Dee Nasty est celui qui a importé le Hip-Hop en France. C’est en 1984 que le disc-jockey produit le tout premier album de rap français. Une face Hip-Hop funk et une face smurf… Un vinyle original devenu rare, car pressé à seulement 1000 exemplaires, et dont est extrait le titre « Metro Scratch ». L’album en question s’intitule « Paname City Rappin' ». Clairement, Dee Nasty n’y est pas à son avantage en tant que MC. Mais son univers est très imprégné de l’ambiance tag, graffiti et breakdance si caractéristique de l’époque. Le track évoquera notamment à certains l’émission de télévision H.I.P. H.O.P. (présentée par Sidney), l’esprit Jam du terrain vague de la Chapelle ou un groupe de rap français des années 80 depuis oublié mais qui aura donné bien de la force à des NTM, MC Solaar, ou Minister Amer: les fameux Little MC (« Le Rap est ma Vie »).

DIGITAL UNDERGROUND The Humpty Dance

09

Le rap des années 80 est un état d’esprit globalement festif, qui n’a pas échappé à l’intérêt des maisons de disques. Et si la seule déclinaison d’un succès populaire suffisait alors pour générer une fortune substantielle, les MC se sont perdus en un rien de temps à travers un style vestimentaire uniforme, voire proche de la caricature. Un défaut de personnalité qui n’a pas échappé au regard moqueur de Shock G. Le producteur du premier album de 2 Pac va alors créer « Humpty Hump », son alter-ego sur scène, et sorte de personnage bouffon arborant fièrement vêtements flashy et lunettes Groucho . Il s’agit bien évidemment de se moquer de l’apparence ridicule des Mc Hammer et autres clones du moment, à travers une « Humpty Dance » qui invite chacun à exprimer sa singularité sur la piste de danse.

DJ JAZZY JEFF & THE FRESH PRINCE Parents Just Don’t Understand

10

Avant de jouer la gentille racaille embourgeoisée dans Le Prince de Bel-Air, Will Smith détournait le rap dans un crossover pop qui lui valut un premier Grammy Award aux côtés de DJ Jazzy Jeff. Dans ce single de 1988, il pointe du doigt l’incompréhension de ses parents dans sa période adolescente. Ses parents ne percevant pas l’importance de porter de belles sapes à l’école, l’affublant d’une honte qui l’oblige à simuler une fièvre. Les mêmes étant incapables de comprendre l’importance pour leur rejeton d’emmener au McDo une petite amie en Porsche, bien qu’il n’ait ni leur approbation, ni le permis de conduire. Du rap comique, en somme, mais bien amené, avec un DJ Jazzy Jeff en maître de breaks innovants et de scratchs.

DOUG E FRESH feat. MC RICKY D La Di Da Di

11

Difficile de recenser le nombre de fois que ce classique du Hip-Hop a été samplé, cité, ou interpolé, tant il est devenu une sorte de gimmick de la fête. Avec son instrumental beatbox, Doug E. Fresh, alias « Human Beat Box », a par ailleurs largement démocratisé le rap, demeurant comme accessible même sans véritable boîte à rythmes.

DR JECKYLL & MR HYDE Genius Rap

12

Les rappeurs en costard marquaient les esprits, en 1987, en étant les premiers à poser leur voix sur l’incroyable sample de “Genius of Love” (1981) de Tom Tom Club.

ERIC B & RAKIM Paid In Full

13

Le haut niveau de lyrisme, qui définit aujourd’hui la qualité d’un rappeur, se cristallise pour la première fois  dans ce seul « Paid in Full ». Avant 1987, les MC avaient pour habitude d’improviser de manière brute. Des prestations exaltantes en live, certes, mais qui trouvaient vite leurs limites sur disque. Rakim insuffle dans son rap une approche jazz, plus méthodique et plus technique. Sa voix profonde et son flow presque stoïque, sont au service de rimes complexes, truffées de figures de style. À partir de ce « Paid in Full », le rap va solliciter l’attention comme l’intelligence de l’auditeur. Eric B, quant à lui, déclasse tous les beats bruts qui suffisaient jusqu’alors à la renommée des DJs. Ses samples sont travaillés, dépouillés, et s’en vont puiser dans l’héritage soul. Avec « Paid In Full », le rap va atteindre une maturité nouvelle, et étendra vers l’infini la somme des possibilités.

EAZY E Boyz-n-the-Hood

14

N.W.A est un groupe à peine existant lorsque Eazy E enregistre, presque par défaut, « Boyz-n-the-Hood ». Les trafiquants de drogue et autres jeunes désœuvrés de Los Angeles adoptent très vite ce style hardcore novateur, qui va préfigurer l’ère du gangsta rap en 1987. Bien évidemment, aucune radio ne diffusera cet hymne nerveux et incriminant sans pitié l’état américain. C’est un jeune cinéaste afro-américain, feu John Singleton, qui donnera grâce à sa fiction du même nom, la lumière nécessaire à une œuvre musicale devenue iconique et qui a contribué au lancement de la « modeste » carrière de Ice Cube, Arabian Prince, ainsi que d’un certain Dr. Dre …

ERIC B & RAKIM – Paid In Full (pochette)

 FUNKY FOUR + 1 – That’s the Joint (pochette d'illsutration rap des années 80)

GRANDMASTER FLASH AND THE FURIOUS FIVE – The Message (pochette)


FUNKY FOUR + 1 That’s the Joint

15

Chanson signature de Funky 4 + 1,  » That’s the Joint  » représente parfaitement le rap des années 80, misant sur une basse funk dantesque afin de faire bouger le block party. Un track parfait, donc, pour illustrer vos plus beaux pas de street dance.

GRANDMASTER FLASH AND THE FURIOUS FIVE The Message

16

Après avoir animé les block parties du Bronx dans les années 1970, Grandmaster Flash aborde 1982 avec un manifeste social : « The Message ». Tempo ralenti, patchwork disco/électro/dub et texte sur la pauvreté et l’incarcération : le premier grand hymne conscient du rap. Il y évoque le stress de la pauvreté. Ce stress qui attire inexorablement la jeunesse désœuvrée vers la voie du crime puis vers la prison. Le rythme musical est inhabituellement lent. Disco, electro et dub sont exploités dans un patchwork instrumental, qui édifie le premier hymne rap de l’histoire. Du Hip-Hop à l’ancienne, qui vieillit bien, et qu’il fait toujours l’unanimité auprès des amateurs du genre.

ICE-T Colors

17

Composé pour le film éponyme, “Colors” (1988) synthétise l’angle documentaire d’Ice-T : observation des gangs, écriture factuelle, hook mémorable. Le morceau consolide la reconnaissance nationale de l’artiste et son image de reporter des réalités de L.A.

J.J. FAD Supersonic

18

Trio féminin signé chez Ruthless Records, J.J. Fad popularise un électro-rap au débit mitraillette et au sens aigu du gimmick. Sorti en 1988, “Supersonic” est l’un des premiers succès majeurs du label, porté par une rythmique sèche et des claviers digitaux typiques de l’époque. Le morceau ancre durablement la présence féminine dans le rap mainstream nord-américain.

JOE BATAAN Rap-O Clap-O

19

Joe Bataan n’aura jamais été un vrai professionnel du Hip-Hop. Il n’en avait ni le flow, ni le lifestyle, ni le style vestimentaire, ni le style de danse… Ni rien du tout en fait. Son seul mérite aura été de grandir dans les rues de Harlem et d’avoir connu de près l’univers des gangs. En réalité, celui que l’on surnommait « Mr New York » était un chanteur latino, de Doo-wop, qui aura saisi l’opportunité d’enregistrer le premier succès « rapologique » de l’histoire…

KOOL DJ AJ That’s the Joint

20

Découverte d’une série de Hip-Hop compilations de chez Soul Jazz Records.  Celle qui se nomme Boombox, en l’occurrence. Une perle oubliée, signée par un pionnier parmi les héros rap de Harlem. KOOL DJ AJ est hélas décédé en 2015. Il aura toujours revendiqué sa fascination pour DJ Kool Herc qu’il aura tenté d’imiter une grande partie de son parcours musical.

KURTIS BLOW The Breaks

21

Bien que nous sommes en 1980, Kurtis Blow n’est pas le premier rappeur du monde. Il a au moins eu l’immense mérite d’être le premier artiste rap signé en major et à être certifié disque d’or. Son tube, « The Breaks » s’inscrit toujours parmi les morceaux préférés des amateurs du genre funky rap.

LL COOL J I Need Love

22

Artiste de grande classe et véritable sex-symbol du rap oldies, LL Cool J nous gratifiait, en 1987, du premier crossover rap/r&b à travers « I Need Love ». Un rap sentimental aux antipodes du sexe agressif prôné par le gangsta rap alors naissant. Un style de rap love sur lequel la légende du rap new-yorkais nous confesse qu’il se sent animé d’une énergie plus positive lorsqu’il ressent l’envie d’aimer. Intéressant…Pas sûr en revanche que le track tournait alors en boucle dans les ghetto-blasters …


MANTRONIX Bassline (1986)

23

Kurtis Mantronik et MC Tee signent une pièce maîtresse de l’électro-boogie rap : basses synthétiques véloces, découpes digitales, architecture métronomique. Paru en 1986, “Bassline” incarne le savoir-faire studio de Mantronik et son influence sur les évolutions ultérieures du beatmaking club.


MARLEY MARL & JUICE CREWThe Symphony

24

La communauté Hip-Hop doit beaucoup à Marley Marl. Ce dernier fut un disc-jockey accompli de la première heure. Il deviendra également un producteur hors-pair, précurseur du sampling, et sachant s’entourer des plus grands talents en devenir. « The Symphony » en atteste au cours de l’année 1988, en réunissant en une seule galette Masta Ace, Kool G Rap, Craig G et Big Daddy Kane. Marley Marl y samplera Otis Redding. Il sera samplé à son tour par EPMD, peu de temps après, sur le titre Rampage.


MC MIKER G & DEEJAY SVEN Holiday Rap

25

Aussi étrange que cela puisse paraître, cette reprise rap du tube de Madonna a largement contribué à la vulgarisation en Europe de notre genre du jour et issu des ghettos afro-américains. Deux DJs néerlandais sont à l’origine de cet immense tube de l’année 1986. Rien vraiment Hip-Hop, certes, sinon un opportunisme artistique à aborder au quinzième degré, et sur lequel pas de smurfs, vogue, butterfly, et autres Bart Simpson en mode amateur, sauront toujours faire effet dans un recoin du salon ou de la salle des fêtes municipale. À noter que ce titre dance rap est souvent appelé à tort « Celebration Rap ».

MC SHAN The Bridge (1986)

26

Hymne de Queensbridge produit par Marley Marl, “The Bridge” (1986) célèbre l’émergence locale du Hip-Hop et cristallise l’esthétique Juice Crew. Son ton bravache et sa rythmique sèche alimentent les “Bridge Wars” avec Boogie Down Productions, épisode fondateur de la culture du clash new-yorkais.

N.W.AFuck Tha Police

27

Le groupe « le plus dangereux du monde » paraît-il ! Une réputation qui précède ce fameux « Fuck Tha Police », et qui vaudra à N.W.A une fiche auprès du FBI au cours de l’année 1988. Le crime de N.W.A?  Un rap agressif, sans équivoque, dénonçant les brutalités policières dont les afro-américains sont régulièrement victimes. La police déplorait alors une caricature décourageante et dégradante de ses officiers. Les mêmes qui seront surpris en train de battre sauvagement le tristement célèbre Rodney King trois ans plus tard. Et les mêmes qui perpétreront l’homicide en direct live dont sera victime George Floyd en 2020. L’impact de « Fuck tha Police » demeurera immense tant qu’il sonnera comme une réaction fondée de la part de nos OG préférés. Un classique bien rétro, certes, mais qui figurera dans notre best of rap ad vitam eternam.

NEWCLEUS Jam On It

28

Pour les générations actuelles, « Jam On It » est un rap inconnu au bataillon. Pourtant, aucun DJ mix ne pouvait être pris au sérieux s’il n’intégrait pas ce désormais classique de l’électro / Hip-Hop lors des block-parties. Rien de professionnel ou d’intéressé dans la démarche. Juste une saine « battle » émulation, qui stimulait jeunesse à se distinguer à travers les meilleurs pas de Hip-Hop / Breakdance. Si vous aimez ces sonorités électro, nous vous renvoyons vers un autre classique du genre: THE FEARLESS FOUR – Rockin’ It (1983)

PUBLIC ENEMY Don’t Believe The Hype

29

Public Enemy, c’est le rap engagé de la East Coast. Celui qui revendique et qui dénonce d’une manière tout à fait révolutionnaire pour l’époque. C’est aussi les productions de Bomb Squad, le collectif de beatmakers tombé quelque peu dans l’oubli mais régulièrement réhabilité par Brice Miclet. Ici, les prises de position concernant les médias racistes sont radicales. Sans parler de la cause noire et celle de la communauté afro-américaine en particulier, défendues avec agressivité. “Fight The Power” est un hymne de la rue qui exhorte les Noirs à lutter contre la suprématie blanche. Un appel à la révolution, en somme. Enfin, souffrez d’apprendre que c’est ce même groupe Public Enemy qui avait repéré et tenté de faire signer un certain Vanilla Ice chez Def Jam à la fin des années 80 (Rappelez-vous « Ice Ice Baby », « Rap Ninja », etc…)!

ROB BASE & DJ E-Z ROCK It Takes Two

30

Un pur son eighties, à classer dans tout top ten rap jusqu’à la fin des temps. Et les raisons en sont multiples. Au départ, « It Takes Two » se voulait être la réponse à une diss track produite par Eric B. and Rakim. La définition d’une “diss track”, pour les non-connaisseurs, c’est tout simplement une chanson qui attaque. Qui clashe ouvertement. Plutôt que surenchérir, de manière stérile, le duo de Harlem apportera une chanson upbeat, avec des paroles de rap résolument optimistes. Cette dernière visant à signifier à leurs rivaux, que leur amitié est la seule force qui les édifie sur scène. En samplant ouvertement Lyn Collins et James Brown, Rob Base et DJ EZ Rock vont par ailleurs conférer à leur œuvre une dimension pop rap jusque là inédite. L’amorce d’une fusion des genres, qui ne s’est jamais démentie avec le temps.

ROXANNE SHANTÉ Roxanne’s Revenge (1984)

31

À 14 ans, la MC de Queensbridge enregistre avec Marley Marl une réplique frondeuse à UTFO. Flow frontal, reparties acérées : la jeunesse et l’assurance de Shanté en 1984 en font une figure pionnière de l’affirmation féminine dans le Hip-Hop, et un jalon des joutes verbales du rap old-school.

RUN DMC Run’s House

32

Le trio, venu de New York, sera à l’initiative du bouleversement profond du Hip-Hop. Associé vestimentairement au style de la rue, célébrant fièrement leurs baskets Adidas, le trio ouvrira la voie au mouvement rap rock (souvenez-vous d’ailleurs du fameux Walk This Way (1986) avec Aerosmith). Une direction musicale plus agressive, définie par des rythmes clairsemés et percutants. Grâce à eux, la sensation rap venue des ghettos afro-américains s’érige en culture pop. Premier groupe rap à être certifié disque d’or, Run DMC survolera les années 80. Il inspirera toute une génération d’artistes, et ouvrira la voie à des groupes désormais conscients de la portée d’un art musical qui est devenu aussi populaire que lucratif.

J.J. FAD — Supersonic (pochette)

JUNGLE BROTHERS-Jimbrowski (pochette d'illustration Playlist Rap des Années 80)

KOOL MOE DEE - wild Wild West (pochette d'illsutration Playlist Rap des Années 80)


SALT’ N’ PEPAPush It

33

Premier groupe de rap féminin à obtenir un disque d’or, Salt’n’Pepa reste avant tout un produit radiophonique. Fab 5 Freddy présentateur de Yo! MTV Raps, invitera ces pionnières du Hip-Hop à sa première, mais aussi à sa dernière émission. « Push It » demeure cependant un titre de bonne facture et contribuera, en 1987, à la médiatisation toujours plus grande d’un art alors perçu comme mineur par les grands décideurs.

SLICK RICK Children’s Story

34

Anglais d’origine jamaïcaine, Slick Rick amorce sa carrière musicale dans le Bronx de la fin des années 70. Son style de rap, très porté sur l’art de la narration, lui vaudra d’être considéré comme l’un des meilleurs paroliers de tous les temps. À défaut d’être intrinsèquement la meilleure chanson rap, « Children’s Story » demeure depuis 1989 l’un de celles qui demeurent les plus samplées à ce jour. Elle est extraite de l’excellent album « The Great Adventures of Slick Rick », et figure sur toutes les compilations-hommage au Rap des Années 80, comme la mythique « Rapmania – The Roots Of Rap » sortie en 2003.

 N.W.A – Fuck Tha Police (pochette)

RUN DMC – Walk this Way (pochette d'illustration)

WHISTLE - Just Buggin (pochette playlist Hip-Hop années 80)


THE SUGAR HILL GANG Rapper’s Delight

35

L’importance de « Rapper’s Delight » ne revêt en ce sens qu’il fut juste que le premier rap à obtenir une très large audience. Cependant, le groupe n’avait aucune crédibilité dans la rue, étant fabriqué de toutes pièces par la productrice Sylvia Robinson. En 1979 le disco s’essoufflait et cette dernière eut l’idée de combiner ce style, désormais massivement adopté par la communauté blanche américaine, au rap naissant des ghettos du Bronx. D’ailleurs, « Rapper’s Delight » est l’un des rares titres présupposés rap à être disponible en version club 12 inch à cette époque…I said the Hip-Hop da hibby to the hibby

THE SEQUENCEFunk You Up Prologue 1979

36

Trio féminin de Columbia (Caroline du Sud) signé chez Sugar Hill Records, The Sequence réunit Angie B (future Angie Stone), Cheryl The Pearl et Blondy. Paru fin 1979, « Funk You Up » compte parmi les premiers 45 tours rap de l’histoire et le premier single Hip-Hop enregistré par un groupe féminin. Prologue idéal pour cette sélection années 80, le morceau puise directement dans l’esthétique funk de la décennie (call-and-response, ligne de basse souple, claps) et fait le pont entre culture block party et premier format studio. Son refrain « funk you right on up » deviendra un gimmick durable (interpolations/samples), tandis que la présence d’Angie B annonce le trait d’union entre old-school et future néo-soul.

THE TREACHEROUS THREE Body Rock

37

C’est vers la fin des années 70 que ces amis de lycée se ralliaient à l’effervescence naissante. Leur talent de MC s’exprimait davantage lors de rap battles qu’en studio. Une absence de réelle détermination qui les amènera à se séparer puis à refaire surface l’année de la sortie québécoise du récréatif Rap à Billy (allez écouter, cela mérite le détour…). Il restera de leur parcours ce fabuleux track, qui témoigne du fait que leur carrière aurait pu prendre une tournure bien différente au regard de l’histoire du Hip-Hop.

T-SKI VALLEY Catch The Beat

38

Soudainement disparu des radars, puis tombé dans l’oubli de l’histoire, T-Ski Valley fut pourtant un Master Of Ceremony au top du rap et du succès dans les années 80. Son fameux « Catch the Beat », sorti en LP en 1982, s’inscrit dans le meilleur du Hip-Hop de la décennie.

UTFO Roxanne, Roxanne (1984)

39

Produit par Full Force, ce single de 1984 déclenche les “Roxanne Wars”, série d’answer records qui animent la scène new-yorkaise. Récit de drague avortée et egotrip souriant, le morceau illustre la verve des premiers MCs sur une base funk synthétique, et fixe un modèle de rivalité ludique dans le rap naissant.

WHODINI Friends (1984)

40

Produit par Larry Smith, « Friends » (1984) mêle synth-funk soyeux et constat désabusé sur l’amitié et la trahison. Refrain mémorable, groove mid-tempo : Jalil, Ecstasy & Grandmaster Dee contribuent à populariser un rap radiophonique sans renier l’écriture narrative.


Playlist Rap des Années 80

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