Playlist Reggae Music

50 valeurs sures pour votre soirée.


Depuis les années 60, la petite île de la Jamaïque exprime avec fierté une culture qui lui est propre et qui rayonne à travers le monde: le reggae music! Rythme universel, puisant sa source dans la tradition esclavagiste, le reggae s’est toujours nourrit de son environnement, des rencontres mais aussi des expériences de ceux qui l’ont porté au firmament…A commencer par les DJ selecters de Sound Systems. Aussi, grâce au rastafari iconique nommé Bob Marley, l’humanité s’est connectée à un mouvement musical puisant et qui cristalliserait presque à lui seul la lutte contre toute forme d’oppression.

Quel-DJ est heureux de vous présenter sa playlist reggae. Une sélection qualitative, que nous avons voulu suffisamment abordable pour une diffusion grand public. Nous vous souhaitons une (re)découverte de perles venues de Kingston et de bien au delà.

Reggae Music

Dernière mise à jour: 30/01/23




0 ► A

ALBOROSIE –  Kingston Town

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Alborosie, c’est un peu la branche italienne du mouvement Reggae Music. Le natif de Sicile distille ici un reggae puissant, qui dépeint à merveille une capitale jamaïcaine qu’il semble connaître comme sa poche. Extrait de l’album « Soul Pirate » et validé par ses pairs, ce titre est aussi un grand succès public en live. Il contribue notamment au regain populaire d’un reggae davantage tourné vers le dub. Parmi le répertoire de l’artiste, nous aurions également pu citer le morceau « Walking », tout aussi efficace dans un cadre festif. Sa collaboration avec les espagnols de Green Valley, en 2021, s’avérait également très prometteuse. A noter enfin les albums très remarqués que sont « Escape from Babylon », Sound The System » / Dub The System (incluant notamment le titre « Rock the dancehall ») , « Dub Clash » et « For The Culture » en 2021.

ALPHA & OMEGA –  Pure And Clean

02

Le duo développe, depuis le début des années 90, un roots dub à l’univers très londonien. Du dub instrumental reggae, largement inspiré de légendes telles que Lee « Scratch » Perry , King Tubby ou Augustus Pablo, et qui mélange éléments analogiques et numériques. « Pure and Clean » s’inscrit parmi les morceaux classiques du genre.

ALPHA BLONDY –  Brigadier Sabari

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Le morceau « Brigadier Sabari », qui peut être traduit du dioula comme « Pitié, brigadier », sonne comme l’acte de naissance du reggae afro. Dès le lancement des sirènes de police, le décor est planté. Les violences policières, perpétrées sur la jeunesse ivoirienne, et à laquelle appartenait Alpha Blondy en 1982, sont dénoncées, avec une musicalité d’une rare efficacité. « Jerusalem » est un autre tube majeur du reggae man ivoirien. L’album « Jah Glory » ainsi que « Cocody Rock » sont largement disponibles en audio MP3 et peuvent être parcourus au complet.

ALTON ELLIS I’m Still In Love With You Girl

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Alors que Alton Ellis ouvrait la voie au rocksteady, les labels jamaïcains Studio One Records et Treasure Isle se revendiquaient comme des ennemis jurés. L’artiste, issu du quartier de Trenchtown, était l’un des rares à avoir franchi le fossé en signant dans les deux maisons. Malgré l’étendu de son talent, il ne tira pourtant jamais réellement profit de cette concurrence. Pire encore, il ira, désabusé par des succès peu rémunérateurs, se chercher à l’étranger. D’autres groupes, comme The Gaylads (rappelez vous « I Love The Reggay »),  semblent avoir connu pareille infortune. Il n’en demeure pas moins que Ellis signera tout de même de nombreuses perles, comme ce fameux « I’m Still in Love With You » à la bass line dantesque. Anecdote: un indo-jamaïcain, dénommé Vincent « Randy » Chin, tenait depuis la fin des années 50 le Randy’s Records Shop au centre de Kingston. Comme Alton Ellis, il émigrera aux États Unis au milieu des années 70 pour ouvrir un autre magasin de disque du nom de VP, et qui deviendra bien plus tard le label que l’on connaît. Et bien figurez vous que Sean Paul est signé chez ce label… Sa reprise ultra populaire aux côtés de la chanteuse Sasha n’est probablement pas le seul fruit d’un hasard…

ANTHONY B –  World a Reggae Music

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Playlist Reggae music ALBOROSIE – Kingston Town alborosie full album

ALPHA BLONDY – Brigadier Sabari dance reggae

reggae time


B

BLACK UHURU –  Guess Who’s Coming to Dinner

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Guess Who’s Coming to Dinner (Devine qui vient dîner) fait référence au film américain du même titre, dans lequel une jeune femme blanche présente pour la première fois son petit ami à ses parents. Seulement, ce dernier est noir. Black Uhuru en fait un remake musical et percutant en 1980, remplacant Sydney Poitier par un rasta. Le groupe était particulièrement inspiré durant cette décénnie 80, produisant pas moins de sept albums, dont l’inoubliable « Anthem » en 1983.

BOB MARLEY & THE WAILERS –  Redemption Song

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Redemption Song est une ballade acoustique extraite de l’album engagé « Uprising ». Ce sera le dernier opus d’un Bob Marley se sachant alors au crépuscule de sa vie. Il s’agit probablement de l’une des chansons les plus influentes de l’artiste jamaïcain, qui s’inspire ouvertement du discours panafricaniste de Marcus Garvey. Une chanson profonde, exhortant l’auditeur à s’émanciper de l’esclavage mental. On y ressent une mélancolie toujours aussi poignante plus de quarante ans après sa sortie. Lister ici toutes les chansons qui pourront vous faire danser nécessiterait une dizaine de CD Best of. Mais ils incluraient pour sûr des titres tels que : « No Woman no Cry », « One Love », « Jammin », ou « Roots, Rock, Reggae »…

BURNING SPEAR –  Columbus

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On ne présente plus Winston Rodney, alias Burning Spear, qui demeure une autre figure emblématique du mouvement reggae. Très jeune déjà, l’enfant de Saint Ann’s Bay se rêvait chanteur. Revendiquer l’héritage africain de son peuple et sa fierté rastafarienne sont ses sacerdoces. Aussi, sensible à cette réalité que c’est dans sa ville natale que Christophe Colomb échoua avec ses caravelles en 1903, il réeécrira l’histoire dans son magistral « Colombus ». L’Histoire, que l’on nous martèle sur les bancs de l’école est un mensonge éhonté. Christophe Colomb n’a jamais découvert l’Amérique en 1492 et Burning Spear traite, à juste titre, ce dernier de maudit menteur. Les terres d’Amérique étaient déjà habitées bien avant son arrivée de ce dernier. Notamment par les Arawaks qui furent asservis puis exterminés au mépris de l’histoire… Petite affection toute particulière aussi pour  le titre « Elephants ». A classer dans une trop dense Spears’s anthology.

CAPITAL LETTERS –  Smoking My Ganja

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COLLIE BUDDZ –  Love & Reggae

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CULTURE –  Why am i a Rastaman?

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Une pépite extraite de l’album « Humble African ». A ne pas confondre avec le groupe Culture Club et qui, sous fond de beat dance reggae, innondait les ondes avec le fameux « Do You Really Want to Hurt Me » en 1982 .

ALBUM Legend BOB MARLEY – Redemption Song

BURNING SPEAR – Columbus

BOUNTY-KILLER


D

DAMIAN MARLEY –  Welcome to Jamrock

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Jamrock, c’est la Jamaïque du Tiers-Monde. Celle que l’on ne montre pas, mais qui prend autant aux tripes que la basse et les reverbes venues ici pour réhabiliter le dancehall. Le fils de Bob Marley y flirte avec la perfection. Il produit, avec classe, une œuvre respectueuse de son lourd héritage. Et ce, tout en restant ancrée dans la réalité urbaine de ce début de 21ème siècle.

DANAKIL –  Marley

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Honneur désormais à la scène française. Celle-ci est assez riche et talentueuse pour être édifiée sur toute bonne playlist reggae music qui se respecte. Nous aurions pu privilégier Pierpoljack, qui aux dernières nouvelles donnait dans la « clarks fever ». Mais nous lui avons préféré le reggae mid tempo du groupe Danakil et son classique « Marley ». Depuis les bars miteux jusqu’au Reggae Sun Ska Festival (et qui sait, un jour peut être le Reggae Sunsplash de Kingston), la formation n’a eu de cesse d’élargir son audience à la seule force de son talent.

DENNIS BROWN –  Here I Come

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De son vivant, Dennis Brown à su contenter tout le monde: le grand public, les amateurs de roots profond et spirituel, mais aussi les sounds addicts.« Here I Come » fédère les trois tribus, avec une positive vibration chargée à bloc. Le rasta nous gratifie d’une interprétation magistrale aussi sincère que envoûtante. Notez enfin que les amateurs de sax pourront se pencher sur ses collaborations avec Dean Fraser, particulièrement fructueuses sur le plan artistique, ou sur la chanson plus populaire « Easy Take It Easy ».

DESMOND DEKKER –  Fu Man Chu

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Seul un chanteur jamaïcain a pu se targuer un jour d’être devenu une star à l’international, bien avant Bob Marley. Et ce dernier se nomme Desmond Dekker!  Au cours des années 60, le natif de Kingston exploite l’intérêt du grand public en produisant des sons alors attendus comme « King of Ska ». Aussi, il s’adapte aisément, sans jamais renier ses valeurs premières, quand explose la mode rude boys. En Angleterre, les skinheads soutiennent une musique jamaïcaine de plus en plus populaire comme que la marque Fred Perry.  Mais la mort en 1971 de son producteur, Leslie Kong, va marquer un coup d’arrêt dans carrière. Sans l’effort de réédition du label Trojan, sa voix cristalline, comme ses mélodies au service d’un rocksteady engagé et positif seraient probablement tombés dans l’oubli. C’est grâce à cette réhabilitation laborieuse que des perles comme « Fu Manchu » font aujourd’hui la part belle aux DJs et aux radios reggae music du monde entier.

DILLINGER –  Cocaine in My Brain

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DON CARLOS Mr. Sun

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Référence reggae roots absolument incontournable, également précurseurs du Waterhouse style, Don Carlos est un rastafari authentique. Fondateur quasi fantomatique du projet Black Uhuru, il nous livrait en 1982 un « Mr Sun » de toute beauté. Chaleureux, simple et doux à la fois. On se souvient également de quelques reprises de haute volée, notamment celle du fameux « Satta Massagana » et souvent accompagné sur scène du jeune Kailash.

E F

EDDY GRANT Front Line

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GENTLEMAN Dem Gone

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GREGORY ISAACS Night Nurse

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Malgré un comportement souvent jugé autoritaire, le natif du ghetto, également surnommé The Cool Ruler, avait un réel penchant pour les thèmes lovers (le style Lover’s Rock). Mais son parcours montre finalement qu’il fut également l’un des rares chanteurs « roots » à avoir su s’adapter avec brio au digital reggae. « Night Nurse », signé chez Island Records et enregistré au Tuff Gong Studio en 1982, est considéré comme son chef-d’œuvre. Sa voix exquise et délicate y est au sommet de son art. On appréciera également, dix années plus tard, sa reprise de « The House of the Rising Sun », un pénitencier qu’il connaîtra réellement pour détention d’armes à feu.

GROUNDATION –  Weeping Pirates

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Largement plébiscités par la presse musicale pour leur son roots, les californiens de Groundation se laissent aller à une exploration sonore aussi énergique qu’inspirée, et qui ne pourra laisser aucun mélomane indifférent. Notez par ailleurs que l’album « Hebron Gate », sorti en 2003 et dont est extrait ce joyau musical, doit être considéré comme leur meilleur album sinon comme prétendant pour intégrer notre top 50 de tous les temps.

HORACE ANDY –  Skylarking

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Souvent confondu avec Rod Taylor, dont le style vocal est proche, Andy a enregistré tant de versions de Skylarking qu’il est difficile d’en partager précieusement la référence absolue. On peut toutefois lui accorder, de manière définitive, le statut de précurseur du style Dancehall au début des années 80.

IJAHMAN LEVI – Are We A Warrior

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INNA DE YARD Feat CEDRIC MYTON Youthman

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ISRAEL VIVRATION –  Natty Dread

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DON CARLOS – Mr. Sun Reggae Music

HORACE ANDY – Skylarking

LEE PERRY – Panic In Babylon positive reggae


J

JIMMY CLIFF –  The Harder They Come

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D’abord composée pour le film éponyme, puis sortie en single sur le label Mango Records en 1975, cette chanson fut un énorme hit mondial. Les tubes reggae music de Jimmy Cliff sont nombreux et souvent festifs. On se rememore alors de ses dernières news: un duo plûtot réussi avec Bernard Lavilliers. Aussi, nous pourrions citer quelques hits ensoleillés comme « Reggae Night » ou « Samba Reggae » qui ne relèvent pas de collectors, sinon de belles entrées en matière d’ambiance.

K L

KOFFEE –  Toast

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LEE PERRY –  Panic In Babylon

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En 2004, la légende Lee Scratch Perry livrait aux mélomanes un album inespéré, voire redouté: Panic In Babylon. En effet, le parrain du reggae et excentrique précurseur du dub nous avait laissé sur le carreau depuis l’édition d’un best of salutaire en 1997. Ultime survivant d’un époque belle et bien révolue, il semblait profiter d’une idylle bien paisible au bord du lac Léman (what a romantic & magic guy..!). Seulement, il ne chômait pas tant que ça… »Panic in Babylone » est une œuvre dub délectable, aux allures testamentaires. L’oeuvre  trahit par ailleurs un producteur né,  sachant toujours s’entourer de musiciens à la hauteur de ses ambitions. L’album se clôture par trois remix dont on aurait pu être bouleversé (avec une version drum and bass bien farfelue, par exemple). Mais non… Ciao l’artiste.

LUCKY DUBE –  – The Way It Is

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M ► P

MAX ROMEO –  I Chase The Devil

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Max Roméo, c’est de la pure musique de rasta. Ces parias qui évoluaient dans l’indifférence du système, alors qu’ils étaient dans le vrai de l’humanité. Peu étonnant, donc, que le vindicatif « I Chase The Devil » résonne avec un écho toujours plus large à mesure que passent les décennies. Soulignons par ailleurs la patte de Lee Perry et des Upsetters, qui édifient ce titre majeur, en 1979, au studio Black Ark.

MO’KALAMITY –  Reggae Vibration

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Depuis son premier album « Warriors Of Light », Mo’Kalamity n’a de cesse de façonner une identité musicale bien particulière, située entre le reggae roots et la soul. La chanteuse cap-verdienne s’est entourée pour cela de musiciens au groove implacable, et parmi lesquels nous mentionnerons le nom du guitariste Kubix ( Kubix, car son premier album aux saveurs Reggae Music & Jazz, mérite qu’on s’y attarde vraiment…). Fort de sa voix suave et aérienne, Mo’Kalamity délivre un reggae profond et militant. L’amour, le partage, la spiritualité, mais aussi la mère Afrique demeurent toujours au cœur d’un message qui tend à éveiller les consciences. A ce titre, on soulignera le big Tune « Frontline », qui nous interpelle avec la constance du talent. Mo’Kalamity , c’est donc une œuvre ainsi qu’un parcours sincères , qui on permis à cette valeur sure du reggae féminin français d’enregistrer, en 2017,  l’album « One Love Vibration » aux côtés de Sly & Robbie. Rien que çà!

MORTIMERLightning

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NAÂMAN Outta Road

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Naaman

NASIO FONTAINE –  Black Tuesday

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NEW YORK SKA JAZZ ENSEMBLE –  Take Five

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NYSJE réinterprète façon ska de nombreux standards puisés dans les archives du jazz. Agrémentant son répertoire d’un mélange de dancehall, de reggae, et de rocksteady, ces musiciens chevronnés sillonnent le monde depuis le milieu des années 90. A noter que l’original de « Take Five » est signé Dave Brubeck.

NOVO DIA Feat THE CONGOS Ponto de Equilíbrio

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PETER TOSH –  I am that I am

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Au sein des Wailers, Peter Tosh s’est d’abord fait un nom en jouant du ska, puis du rocksteady avec un certain Bob Marley. Une aventure musicale qu’il abandonnera au profit d’une carrière solo, et dont l’engagement n’aura d’égal que son incroyable jeu de guitare. Même si « Jah Guide » demeure un hymne contestataire qui ne fait pas l’unanimité, on note chez l’artiste le soucis de fédérer à travers un refrain simple et c’est bien ce que nous recherchions ici. Les plus téméraires pourront trouver sur Youtube un improbable duo de Peter Tosh avec Mick Jagger, le célèbre chanteur des Rolling Stones (lien video).


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SARA LUGO Feat PROTOJE –  Really Like You

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SENYA & THE WAILERS BAND –  Children Of The Ghetto

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SERGE GAINSBOURG –  Aux Armes et Cætera

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En 1978, Gainsbourg est au fond du trou. Il se rêve poète mais le public n’a d’oreille que pour ce qu’il bâcle volontiers pour payer ses impôts (Sea, Sex & Sun…). Direction la Jamaïque pour se refaire une santé mentale, où lui viendra l’idée de détourner l’hymne national français. Le reggae Music est à la mode et il faut saisir l’opportunité de marquer l’histoire. Pour cela, Gainsbourg est musicalement assisté de ses nouveaux acolytes aux dreadlocks: Sly & Robbie, Sticky Thompson et les choristes de Bob Marley. Son talk over va devenir disque d’or et froisser tour à tour anciens combattants, conservateurs et autres antisémites. Nous sommes alors en 1979. Lorsque le groupe danois Laid Back décide à son tour de surfer sur la vague avec son « Sunshine Reggae », le monde réalise définitivement le génie de L’homme à tête de chou. Par pitié, n’ayez pas la curiosité d’aller écouter cette rétro mélasse…

STEEL PULSE Your House

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Q ► S

TAKANA ZION –  – M’Makolon

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takana zion album good life

THE ABYSSININIANS –  Satta Massagana

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THE GLADIATORS –  Rich Man Poor Man

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Pilier de scène depuis les annés 60, le groupe The Gladiators enchainent les classiques reggae roots et continue de s’adapter aux différentes évolutions du genre. Pour ne citer que « Good Foundation », « Roots Natty Roots » ou « Love Got the Power ». Entré discrètement et souvent en retrait du groupe, Clinton Fearon chante assez rarement. Il signe néanmoins le fabuleux titre « Rich Man Poor Man » qui retient notre attention , et qu’il reprendra bien plus tard en solo. A ce sujet, un petit détour sur Youtube pour y découvrir sa prestation live en acoustique sera aussi gratuit que jubilatoire.

THIRD WORLD Mr Reggae Ambassador

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Stephen ‘Cat’ Core et Michael ‘Ibo’ Cooper ont quitté le groupe Inner Circle pour former Third World en 1973. Leurs prestations live, de très bonne facture, ont toujours été marquées par des solos ainsi que de longs passages improvisés. Un reggae complexe, du fait de leur formation musicale très avancée, dénotant quelque peu avec le tubesque « Sweat (A La La La La Long) » qui fera de Inner Circle l’un des groupes les plus en vues de l’année 1993 (et même aujourd’hui, quand on voit Lampa Faly Busker en mode street jam par exemple). A l’opposé des « Bad Boys » du Reggae Music (in english, s’il vous plait, vous demanderait Ninja Man…), Third World s’interroge. Dans « Mr Reggae Ambassador », qui demeure le plus grand succès du groupe, Bunny Rugs se demande « Comment une musique si grande peut-elle venir d’un si petit rocher ?

TIKEN JAH FAKOLY –  Délivrance

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Les cultures africaines et jamaïcaines à sont à l’unission pour nous offrir une qualité de son, voire une orchestration typiquement « Tuff Gong ». L’artiste ivoirien s’est entouré de figures légendaires pour accuser l’oligarchie qui mine l’Afrique et sa jeunesse. Un titre puissant, galvanisé par des cuivres désolés mais qui portent le message de tout leur souffle. L’album « Françafrique », sorti en 2002, peut être considéré comme une oeuvre marquante pour la jeunesse africaine et figure dans notre top 10 reggae music de ces 20 dernières années.

TOOTS & THE MAYTALS –  54-46 Was My Number

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La Jamaïque vibrait au son du ska lorsque The Maytals se sont formés. Nous sommes alors dans les années 60 et le early Reggae se dessine peu à peu. The Maytals dénotent par le style vocal de son leader Toots Hibbert. On le compare à Otis Redding et le succès de l’ensemble funk – reggae est tel que ce dernier fait alors de l’ombre à toute la concurrence. Lorsque Toots est incarcéré pour détention de marijuana en 1966, la carrière du groupe est à l’arrêt. A sa libération, 18 mois plus tard, le producteur sino-jamaïcain Leslie Kong leur propose néanmoins une collaboration, qui coïncidera avec l’explosion artistique du trio. Durant plus d’une décennie, The Maytals enchaînent les tubes. Ils seront par ailleurs les premiers à nommer cette musique en vogue, joué par tous les musiciens de la Jamaïque, dans le désormais légendaire « Do the Reggay ». L’extraordinaire « 54-46 That’s My Number », sorti en 1968, est un cri d’injuistice d’un Toots Hibbert qui a toujours contesté la régularité de son arrestation puis de son emprisonnement. Un morceau rare, à voir au moins une fois en live. La mort prématurée de leur mentor sonnera le lent déclin du trio, qui jouira du revival punk reggae / Ska occasionné par des reprises à succès de The Specials ainsi que The Clash. Avant de se séparer définitivement, en 1982, le groupe sera cité dans le fameux Punky Reggae Party de Bob Marley, comme pour un passage de relais. Toots poursuivra avec de nouveaux musiciens, jusqu’à sa mort. Il collabore notamment dans le cadre du projet Playing For Change (Mundo Reggae). Aussi, son album « True Love », sorti en 2004, remportera le Grammy Award du meilleur album reggae. On y retrouve une pléïade de pointures en guest, telles que Eric Clapton ou Keith Richards…

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U ► Z

U ROY –  Natty Rebel

48

On sous-estime trop souvent le rôle prépondérant du reggae dans le développement de l’industrie musicale moderne. Alors qu’il n’avait pas 20 ans, U Roy officiait déjà comme DJ au sein des sound systems de Kingston. Aux cotés King Tubby ou de Duke Reid, il va connaître une notoriété considérable en Jamïque. Et lorsqu’il décide d’enregistrer des morceaux, le style deejay va complètement exploser et dominer la scène reggae music depuis les années 80 jusqu’à aujourd’hui. U Roy est  à l’origine des premiers tubes produits en tant que DJ toastant sur des riddims. Mais il est aussi celui qui va inspirer un genre alors en gestation dans les années 70: le rap! Sorti en 1976, « Natty Rebel » fut un hit mondial, largement soutenu par le label Virgin via sa filière Front Line alors en mission d’exploration sur l’île Jamaïcaine…

UB40 –  Red Red Wine

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Le blues triste d’un Neil Diamond à la voix chevrotante dépeignait, en 1968, l’amertume d’une homme face à une rupture amoureuse. La bouteille de rouge et l’ivresse étant alors devenues ses alliées pathétiques. Un an plus tard, le jamaïcain Tony Tribe s’appropriait la même chanson dans un reggae lancinant, et produit par le mythique label de reggae music Trojan. Les deux lovers nous plongeaient, en somme, dans une belle et profonde dépression… Mais tout cela était sans compter sur la vision ascendante et donc tout a fait contraire des britanniques de UB40. Dans une ultime reprise signée en 1983, le groupe, jusque là connu pour son registre dub, nous vantait presque les vertus du vin comme carburant de l’oubli. Le vin devient cool, il transporte et aide à surmonter la fatalité. Tout devient plus gai et indolent. L’accompagnement musical est enjoué et coloré tandis que le chanteur Astro se livre à quelques toasts en plus de ces quelques lignes ajoutées au couplet: « Red Red Wine you make me feel so fin, You keep me rocking all of the time »! La reprise de Ub40 est à classer dans tout top 100 reggae qui se respecte, tant elle semble intemporelle et que son succès fut planétaire.

YANISS ODUA –  Rouge Jaune Vert

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BONUS TRACK

BT

Une bonne session reggae mix implique de la créativité face à un public connaisseur. Au delà de toute considération technique, vous pourrez surprendre le dancefloor en produisant des mashups à partir de pistes accapela largement disponibles online.
Si le public semble, au contraire, assez peu receptif à notre style de prédilection du jour, vous pourrez évaluer leur interêt grâce des tubes dance-reggae qui sont des valeurs sures. Par exemple, Ini Kamoze « Here Comes The Hot stepper » et Stevie Wonder – « Masterblaster (jammin’) ». Si l’évènement est « généraliste », profitez toujours d’un temps de pause ou d’un cocktail pour distiller quelques sondes. A défaut d’un gros son roots, vous priviligierez des douces covers telles que celles de Conkarah and Rosie Delmah. Les esprits taquins oseront des associations improbables comme celles de Elvis Presley avec the Wailers, Sting avec Shaggy ou Simply Red en featuring avec Sly and Robbie. Enfin, les humoristes pencheront davantage vers un « Jamaïcan Rhapsody » de Ronald Regan, postichant le célèbre tube du groupe Queen.



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