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Playlist Rhythm and Blues

Un panorama de 50 Classiques incontournables (1940-1980)


Plus qu’un simple genre musical, le Rhythm and blues est d’abord une étiquette commerciale apparue dans les années 1940. Il désigne, en outre, la musique afro-américaine destinée à cette même communauté. Marqueur culturel puissant, le R’n’B incarne une identité sonore inédite, fruit de la Grande Migration du Sud rural vers les grandes villes industrielles. L’énergie brute des bluesmen, la ferveur des gospel singers et l’élégance orchestrale des jazz bands vont façonner ce genre nouveau qui ouvrira la voie au rock’n’roll, à la soul music et au funk. À mesure qu’il se diffuse, il franchit peu à peu les barrières raciales et s’impose finalement comme l’un des piliers de la musique populaire mondiale.

Nous avons réuni ici un panorama du R’n’B classique des années 1940 aux années 1980. Son évolution contemporaine, fusionnant notamment avec le hip-hop, est abordée dans une autre playlist.

Bonne (re)découverte!

Dernière mise à jour: 08/09/25

Playlist Musique Rhythm and Blues



AL GREEN – Let’s Stay Together

01

Nous inaugurons cette playlist avec un hymne qui occupe une place centrale dans l’histoire du rhythm and blues. Avec Let’s Stay Together, également titre de son album paru en janvier 1972, Al Green connaît un succès international fulgurant. Jusque-là, la soul paraissait plus brute, plus spontanée. Sans doute parce qu’elle visait surtout la communauté afro-américaine. La production de Willie Mitchell pour Hi Records, à Memphis, apporte au contraire une retenue raffinée. La rythmique se fait discrète, les cuivres soyeux, les chœurs caressants. Autant d’arrangements conçus pour séduire un public élargi. Quant à la voix de Green, aérienne et tendre, elle demeure aussi fluide que habitée. Cette sensualité élégante contribuera à définir les codes de la soul moderne et à inscrire ce morceau parmi les repères essentiels du genre.

ANITA BAKER – Sweet Love

02

Formée au chant à l’église, Anita Baker s’impose dès les années 80 comme une voix alto exceptionnelle. Contrairement à beaucoup de ses consœurs de Detroit, elle ne cherche pas à rejoindre la Motown. Bien que héritière de la soul locale, elle se tourne déjà vers un ancrage pop de sa musique. Et dans une période charnière, où la musique noire glisse du disco vers le hip-hop naissant, elle incarne finalement une soul adulte et raffinée. Sweet Love, sommet du quiet storm sorti en 1985, mêle intensité vocale, harmonies complexes mais aussi émotions contenues. Une conclusion magistrale à l’ère du R&B classique en somme.

ARETHA FRANKLIN – Respect

03

En 1967, Aretha Franklin transforme une chanson d’Otis Redding en manifeste féminin. Sa voix, à la fois puissante et incisive, impose une relecture radicale. Comme le souligne son interprétation, chaque note devient revendication. À travers ce titre, la soul rencontre le mouvement des droits civiques et du féminisme. À la suite de son succès, Respect s’impose immédiatement comme un hymne universel. En réalité, l’arrangement ajoute un groove percutant, porté par les cuivres et les chœurs. De toute évidence, le morceau dépasse le simple registre amoureux pour incarner une exigence sociale. C’est pourquoi il est souvent cité comme l’un des plus grands enregistrements du Rhythm and Blues. Encore aujourd’hui, Respect demeure indissociable de l’image d’Aretha Franklin, couronnée “Queen of Soul”.

ATLANTIC STARR – Always

04

À la suite des années disco, le Rhythm and Blues s’oriente vers les ballades sophistiquées. Always, sorti en 1987, illustre cette évolution. Le groupe mêle voix masculine et féminine dans un dialogue tendre.

ATLANTIC STARR – Always (pochette)

BIG JOE TURNER – Shake, Rattle And Roll (pochette)

BIG MAMA THORNTON – Hound Dog (pochette)


BEN E KING – Stand By Me

05

Stand by Me puise son inspiration dans un hymne gospel de Charles Albert Tindley (Lord Stand by Me) mais aussi dans le répertoire spirituel de Sam Cooke. Avec sa voix marquée par la musique sacrée, Ben E. King en fait une ballade universelle, à la fois prière, déclaration d’amour et appel à la solidarité. Sorti en 1961, le morceau devient rapidement un classique R&B / Soul. Aussi, ce dernier connaitra un second souffle en 1986 grâce au film éponyme. Repris plus de 400 fois, son message intemporel de soutien face à l’adversité en fait l’un des piliers du rhythm and blues classique.

BIG JOE TURNER – Shake, Rattle And Roll

06

Grand shouter, Joe Turner relia directement le blues au Rhythm and Blues. Shake, Rattle and Roll, en 1954, confirme son rôle. Avec un sax nerveux et une diction vigoureuse, la chanson explose dans les clubs. À tel point que Bill Haley s’en empare pour nourrir le rock naissant. Autrement dit, Turner a également contribué à écrire l’histoire du rock’n’roll via le R&B. En définitive, ce morceau demeure une passerelle exemplaire.

BIG MAMA THORNTON – Hound Dog

07

Chanteuse au physique disgracieux, cultivant par ailleurs la réputation de femme brutale, “Big Mama” Thornton fut la première source d’inspiration des auteurs de « Hound Dog ». Lesquels qui imaginèrent un blues mordant, au double sens, dans lequel la native de l’Alabama jette un gigolo hors de sa maison et de sa vie. La mise en avant très novatrice de la guitare ainsi que les interjections de Thornton (aboiements et autres “blues talk” ), contribueront à façonner le style d’un rock and roll alors en gestation. Classée meilleure chanson R&B de 1953,« Hound Dog » sera l’unique grand succès de Thornton. Reconnu comme un jalon décisif, cet enregistrement a contribué à faire basculer le R&B noir vers le rock’n’roll. Elvis Presley en proposera d’ailleurs une version en 1956, dont la popularité achèvera de l’ériger en classique et lui vaudra, entre autres, le titre de roi du rock’n’roll.

BILL DOGGETT – Honky Tonk  

08

Le R&B instrumental n’a pas été oublié. En 1956, Bill Doggett s’impose avec Honky Tonk. Deux parties, un orgue omniprésent, une guitare en contrepoint. Le morceau envahit les jukebox. À force de simplicité et de groove, il devient incontournable dans les clubs. C’est pourquoi il figure parmi les instrumentaux les plus célèbres de l’histoire du Rhythm and Blues. Notons que sa longévité repose sur son efficacité immédiate.

BOBBY WOMACK – If You Think You’re Lonely Now

09

À l’inverse de la ballade sucrée, Bobby Womack livre ici un récit amer. If You Think You’re Lonely Now, sorti en 1981, raconte la solitude conjugale avec un réalisme cru. La guitare tranche, le chant claque. Le morceau appartient au modern soul, tout en restant ancré dans la tradition du Rhythm and Blues.

BROOK BENTON – It’s Just A Matter Of Time

10

En 1959, Brook Benton impose un style crooner au R&B. It’s Just a Matter of Time illustre cette orientation. Avec une voix chaude et un arrangement soyeux, il se démarque. À première vue, c’est une simple ballade. En réalité, cette chanson annonce le glissement du Rhythm and Blues vers la soul. Comme quoi, Benton a joué un rôle discret mais fondamental.

CLYDE McPHATTER – A Lover’s Question  

11

Ancien Drifters, Clyde McPhatter poursuit en solo. A Lover’s Question, en 1958, s’impose comme une ballade raffinée. À la lumière de son timbre clair et de ses chœurs doo-wop, le morceau séduit. Il reflète un R&B vocal en pleine mutation. De fait, la chanson illustre parfaitement la transition vers une pop noire plus accessible. Cela dit, elle conserve un souffle gospel évident. Ainsi, McPhatter reste un pionnier de cette hybridation.

BILL DOGGETT – Honky Tonk (pochette)

BOBBY WOMACK – If You Think You’re Lonely Now (pochette)

CLYDE McPHATTER – A Lover’s Question (pochette)


DINAH WASHINGTON – Good Daddy Blues

12

Reine du blues urbain, Dinah Washington n’a pas ignoré le R&B. Good Daddy Blues, en 1948, en témoigne. La diction est tranchante, le phrasé nerveux. À mesure que la chanson progresse, elle installe une atmosphère de club, parfois crue. C’est dans ce but que Washington séduisait autant le public masculin que féminin. De surcroît, ce morceau révèle l’audace des chanteuses de l’époque. En conclusion, il reste une pièce maîtresse du Rhythm and Blues de l’après-guerre.

DIONNE WARWICK – Walk On By

13

En 1964, Dionne Warwick incarne la sophistication. Walk On By, signé Bacharach et David, combine mélodie sinueuse et orchestration riche. Cela étant, la voix sobre de Warwick reste centrale. Contrairement à d’autres productions R&B, ici tout est retenue et élégance. De fait, le morceau franchit les frontières entre Rhythm and Blues et pop orchestrale. À ce jour, il demeure un standard repris par de nombreux artistes. C’est pourquoi il illustre l’universalité du R&B des sixties.

ETTA JAMES – At Last

14

At Last, enregistré en 1960, offre à Etta James une reconnaissance durable. Dès l’introduction orchestrale, le ton est donné. Sa voix puissante transcende la ballade. En réalité, elle allie ferveur soul et raffinement pop. C’est dire que ce titre représente un sommet du Rhythm and Blues féminin. Comme on pouvait s’y attendre, il est resté associé aux mariages et aux cérémonies. En somme, At Last demeure une ballade intemporelle.

FATS DOMINO – Blueberry Hill  

15

Fats Domino adapte un standard oublié et le transforme. En 1956, Blueberry Hill devient son titre emblématique. Le piano chaloupé et le chant détendu reflètent l’esprit de La Nouvelle-Orléans. De fait, ce morceau symbolise un Rhythm and Blues à la fois populaire et élégant. À force de simplicité, Domino conquiert un public large. Cela prouve que la Louisiane a façonné une esthétique singulière. Aujourd’hui encore, Blueberry Hill reste indissociable de son interprète.

DINAH WASHINGTON – Good Daddy Blues (pochette)

DIONNE WARWICK – Walk On By (pochette)

ETTA JAMES – At Last (pochette)


HEATWAVE – Always and Forever

16

En 1977, Heatwave démontre que le R&B peut se faire tendre. Always and Forever est une ballade soyeuse. Les claviers chauds et la voix de Johnnie Wilder Jr. rappellent les plus belles heures de la soul romantique. Dans ce cas précis, la chanson devient un incontournable des slow jams. À l’inverse des morceaux dansants du groupe, elle met en avant la délicatesse. En définitive, Always and Forever s’impose comme l’une des ballades R&B les plus marquantes des seventies.

IVORY JOE HUNTER – Since I Met You Baby  

17

En 1956, Ivory Joe Hunter s’impose avec une ballade raffinée. Since I Met You Baby se distingue par une voix veloutée et un accompagnement discret. Comme si le crooner blues se mettait au service du Rhythm and Blues. En conséquence, le morceau séduit autant les amateurs de jazz que de R&B. Cela dit, il reste un classique des ballades sentimentales. À juste titre, on le considère comme un jalon du R&B romantique.

JACKIE BRENSTON & HIS DELTA CATS – Rocket 88

18

Souvent qualifié de premier rock’n’roll enregistré. Rocket 88, en 1951, repose sur un riff de sax et une guitare saturée. À la suite de cette session dirigée par Ike Turner, le R&B prend une tournure plus électrique. En effet, l’énergie brute du morceau ouvre la voie au rock. À la lumière de ce constat, Rocket 88 est resté dans l’histoire. Ce n’est pas seulement un succès R&B, mais un prototype du rock moderne.

JACKIE WILSON – Lonely Teardrops

19

Jackie Wilson, en 1958, impose sa voix de ténor flamboyante. Lonely Teardrops, avec ses cuivres éclatants et son rythme rapide, devient un succès immédiat. Contrairement à la ballade larmoyante annoncée par le titre, le morceau déborde d’énergie. En conséquence, Wilson gagne le surnom de “Mr. Excitement”. Cela étant, la chanson incarne parfaitement le lien entre doo-wop et Rhythm and Blues. En résumé, Lonely Teardrops est l’un de ses plus grands classiques.

JAMES BROWN – Papa’s Got a Brand New Bag

20

En 1965, James Brown invente pratiquement le funk. Papa’s Got a Brand New Bag repose sur un riff minimaliste et une rythmique tranchée. C’est dire que le morceau rompt avec les codes habituels du Rhythm and Blues. À partir de ce moment, Brown impose le groove comme principe central. De ce fait, ce titre n’est pas seulement R&B, il est fondateur d’un nouveau langage. En conclusion, Papa’s Got a Brand New Bag reste un tournant décisif.

FATS DOMINO – Blueberry Hill (pochette)

IVORY JOE HUNTER – Since I Met You Baby (pochette)

JACKIE BRENSTON & HIS DELTA CATS – Rocket 88 (pochette)


JERRY BUTLER – He Will Break Your Heart

21

Ancien membre des Impressions, Jerry Butler réussit en solo. He Will Break Your Heart, en 1960, dévoile une voix douce et expressive. À travers une orchestration sobre, il met en avant la finesse des paroles. Cela confirme que le Rhythm and Blues savait aussi privilégier la retenue. Comme quoi, Butler méritait bien son surnom de “Ice Man”. Ce titre prouve qu’un R&B feutré pouvait séduire un large public.

JESSE BELVIN – Goodnight My Love  

22

Jesse Belvin livre en 1956 un slow doo-wop élégant. Goodnight My Love associe cordes discrètes et chœurs tendres. C’est dire que la chanson devient rapidement un favori des fins de soirée. À la différence d’autres ballades, elle privilégie simplicité et émotion contenue. Cela étant, Belvin impose une signature vocale unique. De toute évidence, ce morceau reste une référence du Rhythm and Blues romantique des fifties.

JOE LIGGINS & HIS HONEYDRIPPERS – The Honeydripper (Pts 1 & 2)

23

En 1945, ce titre devient l’un des premiers grands succès R&B instrumentaux. The Honeydripper repose sur un boogie entraînant au piano. Comme l’illustre son énorme popularité, il reste un jalon du jump blues. À la suite de ce morceau, Joe Liggins se fait un nom sur la scène nationale. Cela prouve que le piano pouvait rivaliser avec les cuivres et les voix dans le Rhythm and Blues d’après-guerre.

JOHNNY ACE – Pledging My Love

24

En 1954, Johnny Ace enregistre l’un des slows les plus célèbres. Pledging My Love, ballade douce-amère, se distingue par une orchestration dépouillée. De ce fait, la voix tendre de l’artiste est mise en avant. Tragiquement, Ace décède peu après, renforçant l’aura de la chanson. Comme on pouvait s’y attendre, elle est devenue un classique incontournable des ballades R&B.

JOHNNY OTIS – Double Crossing Blues

25

En 1950, Johnny Otis orchestre l’un des premiers grands classiques du Rhythm and Blues moderne. Double Crossing Blues, interprété par le Johnny Otis Quintette avec The Robins et la jeune Little Esther, s’impose neuf semaines en tête des charts. À travers ses dialogues vocaux et son swing nerveux, le titre illustre parfaitement la bascule du jump blues vers un R&B plus structuré. De fait, il propulse Little Esther au rang de star et confirme le rôle d’Otis comme découvreur de talents. À juste titre, ce morceau reste une pièce maîtresse de l’histoire du genre.

JULIA LEE & HER BOY FRIENDS – Snatch And Grab It

26

Avec Snatch and Grab It, Julia Lee incarne le côté espiègle du R&B. Sorti en 1947, le morceau repose sur un swing entraînant et des paroles suggestives. Cela dit, l’humour et l’audace sont indissociables de son style. À ce propos, Julia Lee fut l’une des rares femmes à dominer ce registre. Ainsi donc, ce titre témoigne de la diversité du Rhythm and Blues de l’époque.

JERRY BUTLER – He Will Break Your Heart (pochette)

JOE LIGGINS & HIS HONEYDRIPPERS – The Honeydripper (pochette)

LATIMORE – Let’s Straighten It Out (pochette)


LATIMORE – Let’s Straighten It Out

27

En 1974, Latimore signe un classique du slow jam. Let’s Straighten It Out repose sur une instrumentation feutrée et une voix grave. À la lumière de sa sobriété, il s’impose comme une référence de la soul sudiste. Contrairement aux morceaux flamboyants de la décennie, il privilégie l’intimité. En conséquence, cette ballade est restée un modèle de R&B sentimental et direct.

LAVERN BAKER – Soul On Fire

28

LaVern Baker, en 1953, impose son style énergique avec Soul On Fire. Sa voix intense et vibrante s’inscrit dans la tradition des chanteuses R&B de l’Atlantic. De fait, ce titre illustre le lien entre gospel et Rhythm and Blues. En même temps, il met en avant une présence scénique forte. De surcroît, Baker deviendra l’une des figures féminines majeures du genre. Soul On Fire marque donc une étape fondatrice.

LLOYD PRICE – Lawdy Miss Clawdy

29

En 1952, Lloyd Price fait sensation avec Lawdy Miss Clawdy. Piano expressif, voix limpide et groove marqué en font un jalon du New Orleans R&B. Comme quoi, simplicité et efficacité suffisent pour séduire. À cet égard, le morceau fut largement repris, de Presley à Little Richard. En résumé, Lawdy Miss Clawdy illustre la force d’un refrain accrocheur dans l’histoire du Rhythm and Blues.

LOUIS JORDAN & HIS TYMPANY FIVE – Choo Choo Ch’Boogie

30

Louis Jordan, pionnier du jump blues, frappe encore en 1946. Choo Choo Ch’Boogie associe humour, swing et textes légers. Comme le souligne son immense succès, il a contribué à populariser le Rhythm and Blues. À la suite de Jordan, le R&B devient musique de danse incontournable. En fin de compte, ce titre montre comment le swing évolue vers une forme plus moderne.

MARY WELLS – My Guy

31

Mary Wells, première star féminine de la Motown, impose en 1964 ce succès. My Guy, écrit par Smokey Robinson, est une déclaration d’amour ferme et joyeuse. À la différence d’autres titres Motown, il mise sur la sobriété des arrangements. En conséquence, il traverse les décennies sans perdre de fraîcheur. De plus, Wells ouvre la voie à d’autres chanteuses soul de Detroit. My Guy reste un classique absolu du R&B féminin.

NAPPY BROWN – Don’t Be Angry

32

En 1955, Nappy Brown fait entendre sa voix puissante et habitée. Don’t Be Angry repose sur une tension entre ferveur gospel et douceur R&B. En réalité, ce contraste le rend unique. À la suite de ce morceau, Brown gagne une reconnaissance nationale. Cela dit, il restera surtout une figure respectée par les amateurs de Rhythm and Blues. En somme, ce titre incarne le mariage entre spiritualité et modernité.

LOUIS JORDAN & HIS TYMPANY FIVE – Choo Choo Ch’Boogie (pochette)

MARY WELLS – My Guy (pochette)

NAPPY BROWN – Don’t Be Angry (pochette)


OTIS REDDING – Mr. Pitiful

33

En 1964, Otis Redding enregistre Mr. Pitiful en réponse à un critique qui le jugeait trop plaintif. Avec humour, il livre l’un de ses titres les plus R&B. Cuivres secs, guitare tranchante, rythmique rapide : tout rappelle l’énergie brute du genre des années 50. Contrairement à ses ballades plus orchestrées, ici la voix d’Otis s’impose dans un format direct, presque brut de scène. À la lumière de ce morceau, on comprend comment il a relié le Rhythm and Blues traditionnel à la soul naissante. Encore aujourd’hui, Mr. Pitiful demeure un manifeste de vigueur et de sincérité.


RAY CHARLES – What’d I Say

34

Improvisé en 1959 sur scène, What’d I Say devient immédiatement un tournant. Orgues électriques, chœurs et call-and-response installent un climat incandescent. De toute évidence, Ray Charles pousse ici le Rhythm and Blues vers la soul. Comme l’illustre son succès, le morceau a électrisé les publics noirs comme blancs. À partir de là, Ray Charles n’est plus seulement un chanteur, mais une icône. Ce titre fonde une nouvelle ère pour le R&B.

RUTH BROWN – (Mama) He Treats Your Daughter Mean

35

En 1953, Ruth Brown impose sa voix incisive avec ce tube Atlantic. (Mama) He Treats Your Daughter Mean allie humour et énergie brute. Comme le souligne son gimmick vocal, il capte immédiatement l’attention. À la suite de ce succès, on la surnomme “Miss Rhythm”. En fait, elle devient l’une des plus grandes chanteuses du R&B féminin. De toute évidence, ce titre reste une pièce centrale de son répertoire et de l’histoire du Rhythm and Blues.

SAM COOKE -You Send Me

36

Sorti en 1957, You Send Me révèle Sam Cooke en soliste. À première vue, c’est une ballade simple. Cependant, sa voix satinée, héritée du gospel, transforme le morceau en chef-d’œuvre. Comme quoi, un timbre unique suffit à bouleverser. À cet égard, Cooke ouvre la voie à la soul moderne. De plus, le succès de You Send Me prouve que le Rhythm and Blues pouvait séduire un public bien plus large. C’est un jalon majeur.

SMILEY LEWIS – I Hear You Knocking

37

En 1955, Smiley Lewis enregistre ce standard du R&B louisianais. Piano boogie, guitare discrète et voix posée définissent son style. À la lumière de sa sobriété, I Hear You Knocking s’impose comme un classique. Cela dit, c’est surtout sa rythmique implacable qui en fait un titre dansant. Repris maintes fois, il démontre l’influence du New Orleans R&B. En somme, Smiley Lewis incarne l’élégance et la constance d’une scène foisonnante.

THE “5” ROYALES – Think

38

En 1957, Think mélange gospel et Rhythm and Blues avec une intensité rare. Guitare marquée, chœurs serrés et énergie vocale annoncent les évolutions futures. À cet égard, on y entend déjà les bases de la soul et du funk. Comme le souligne son efficacité, ce morceau sera repris par James Brown. De fait, il reste un jalon souvent cité. En résumé, Think témoigne d’une époque de transition, où le R&B s’apprête à franchir une nouvelle étape.

RAY CHARLES – What’d I Say (pochette)

RUTH BROWN – (Mama) He Treats Your Daughter Mean (pochette)

SMILEY LEWIS – I Hear You Knocking (1955) (pochette)


THE COASTERS – Yakety Yak

39

Sorti en 1958, Yakety Yak illustre l’approche théâtrale des Coasters. Saxophone percutant, dialogues vocaux et humour en font un morceau unique. De toute évidence, ce R&B ludique séduit un large public adolescent. À la suite de ce succès, le groupe devient maître des saynètes musicales. Comme le souligne sa longévité, Yakety Yak reste l’un des titres emblématiques du rock’n’roll naissant. En somme, c’est un exemple parfait de Rhythm and Blues narratif et drôle.

THE DRIFTERS – There Goes My Baby

40

En 1959, The Drifters innovent avec des cordes et des influences latines. There Goes My Baby marque un tournant esthétique dans le R&B. Comme le souligne sa production ambitieuse, il annonce la soul orchestrale des sixties. À la suite de ce titre, le groupe devient incontournable. En définitive, ce morceau témoigne d’une volonté d’élever le Rhythm and Blues vers une dimension plus pop. C’est un classique absolu de la transition R&B-soul.

THE FLAMINGOS – I Only Have Eyes For You

41

En 1959, The Flamingos livrent une ballade hypnotique. I Only Have Eyes For You se distingue par ses chœurs éthérés et sa réverbération unique. À première vue, c’est un simple standard de doo-wop. Pourtant, son atmosphère vaporeuse lui confère une aura intemporelle. Comme le souligne son statut culte, il reste l’un des enregistrements les plus identifiables de l’ère. En somme, The Flamingos offrent ici un sommet de sophistication vocale dans le Rhythm and Blues.

THE FOUR TOPS – I Can’t Help Myself

42

En 1965, The Four Tops explosent avec ce titre Motown. Rythme entraînant, chœurs puissants et refrain irrésistible en font un hymne immédiat. Comme l’illustre sa ligne de basse, le son Detroit atteint ici une efficacité redoutable. À la suite de ce succès, le groupe devient l’un des piliers du catalogue Berry Gordy. En définitive, I Can’t Help Myself est un modèle de pop-soul, resté indissociable de l’histoire du Rhythm and Blues des années 60.

THE “5” ROYALES – Think (1957) (pochette)

THE COASTERS – Yakety Yak (1958) (pochette)

THE DRIFTERS – There Goes My Baby (1959) (pochette)


THE MANHATTANS – Kiss and Say Goodbye

43

Sorti en 1976, Kiss and Say Goodbye combine orchestre somptueux et intro parlée mémorable. À travers une soul lente et élégante, The Manhattans signent un des plus grands slow jams. Comme le souligne son succès, le morceau atteint la première place des classements pop et R&B. En définitive, c’est l’exemple parfait d’une ballade 70s, à la fois tendre et mélancolique. À ce jour, il reste incontournable dans les répertoires de fin de soirée.

THE O’JAYS – Back Stabbers

44

En 1972, The O’Jays signent l’un des totems de la Philadelphia soul. Back Stabbers déroule un groove feutré, cordes onctueuses et basse précise. À la lumière de cette élégance, le message frappe d’autant plus fort : méfiance, trahisons, faux amis. Produits par Gamble & Huff pour Philadelphia International, les O’Jays s’appuient sur l’orchestre MFSB. Résultat : un R&B urbain, chic, mais social. Comme le souligne le refrain, la tension ne faiblit jamais. Les couplets racontent le quotidien des quartiers, sans pathos. De fait, la chanson épouse l’époque : désillusions et réalités post-mouvements civiques. C’est pourquoi Back Stabbers devient un standard, autant radiophonique que dansant. En définitive, un sommet du Rhythm and Blues orchestral, où la forme luxueuse sert un fond acéré.

THE PENGUINS – Earth Angel

45

En 1954, The Penguins offrent au doo-wop son hymne le plus célèbre. Earth Angel séduit par sa simplicité : tempo lent, voix adolescente, chœurs veloutés. Comme quoi, l’émotion prime sur la virtuosité. À la suite de sa diffusion, la chanson devient un standard absolu des bals américains. En fait, elle demeure l’un des morceaux les plus repris de l’histoire du genre. Earth Angel illustre à juste titre la puissance émotionnelle du Rhythm and Blues vocal.


THE FLAMINGOS – I Only Have Eyes For You (pochette)

THE O’JAYS – Back Stabbers (pochette)

THE SUPREMES – Baby Love (pochette)


THE SPANIELS – Goodnight, Sweetheart, Goodnight

46

Sorti en 1954, Goodnight, Sweetheart, Goodnight devient rapidement un classique de clôture de bal. À travers ses harmonies rassurantes, The Spaniels offrent une tendre formule d’adieu. Comme le souligne son refrain, la chanson s’impose comme un rituel collectif. En réalité, elle contribue à populariser le doo-wop au niveau national. À la suite de ce succès, elle sera reprise par plusieurs générations. En somme, Goodnight, Sweetheart, Goodnight est l’un des plus beaux “au revoir” du R&B.

THE SUPREMES – Baby Love

47

Avec Baby Love, sorti en 1964, The Supremes imposent leur domination Motown. À ce propos, c’est le deuxième single consécutif à atteindre la première place du Billboard. En fait, son refrain entêtant et ses arrangements soyeux incarnent la formule Holland-Dozier-Holland. À la suite de ce succès, le trio devient l’image du label. Baby Love illustre parfaitement le lien entre pop et Rhythm and Blues féminin. De toute évidence, c’est une pièce maîtresse de la décennie.

WILBERT HARRISON – Kansas City

48

En 1959, Wilbert Harrison popularise ce classique écrit par Leiber & Stoller. Kansas City séduit par son swing souple et sa diction décontractée. Comme le souligne son succès, il franchit les frontières du R&B pour devenir un hit national. À la suite de cette version, de nombreux artistes reprendront le morceau. En définitive, Kansas City est l’exemple d’un standard urbain devenu universel. De toute évidence, Harrison en reste l’interprète définitif.

WILSON PICKETT – 634-5789 (Soulsville, U.S.A.)

49

En 1966, Wilson Pickett dynamise les charts avec ce numéro téléphonique mémorable. Porté par les musiciens de Stax, 634-5789 est une leçon de soul sudiste. Comme le souligne son énergie brute, Pickett y incarne la fougue du Rhythm and Blues moderne. À la suite de ce succès, le titre devient un standard de scène. De toute évidence, il illustre l’âge d’or de la soul des sixties. Encore aujourd’hui, il reste un modèle d’efficacité R&B.

WYNONIE HARRIS – Good Rockin’ Tonight

50

En 1948, Wynonie Harris impose un tournant décisif dans l’histoire du Rhythm and Blues. Avec Good Rockin’ Tonight, le jump blues bascule vers une énergie nouvelle. Comme l’illustre son interprétation, la voix éclatante se mêle aux riffs de cuivres incisifs. À la lumière de ce groove entraînant, l’auditeur découvre un langage codé : la danse, la fête, mais aussi une sensualité assumée. De ce fait, le titre devient un véritable manifeste festif. C’est pourquoi nombre d’historiens y voient l’un des points de départ du rock’n’roll. D’ailleurs, Elvis Presley en proposera une version en 1954, confirmant son influence déterminante. À juste titre, Harris reste associé à ce passage du R&B noir vers une musique plus universelle, taillée pour les pistes et les radios.

 Playlist Rhythm & Blues : la sélection de Quel-DJ

Ces 50 classiques offrent un panorama complet de l’évolution du Rhythm and Blues, de ses racines jump blues à la soul orchestrale des seventies. Une histoire musicale à (re)découvrir.


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