La Musique Soul est née dans les États-Unis des années 50. Une époque marquée par la ségrégation raciale, et au cours de laquelle le rhythm and blues semblait tomber en désuétude à la faveur du rock ‘n’ roll. Plus qu’une contre-offensive artistique ou commerciale, la vocation première de la Soul Music était de parvenir à émouvoir l’auditeur. De parler à l’ « âme » de ce dernier, à travers des ballades universelles ou de chansons rythmées et fortement connotées sexuellement. Musique afro-américaine par excellence, la Soul exalte en réalité la fierté d’une communauté noire qui revendique sa pleine légitimité au sein de l’humanité. En allant puiser dans le registre sacré du gospel, en dépoussiérant par la même occasion le rhythm and blues dans une verve plus pop, Ray Charles figurera parmi les précurseurs de la musique soul. Un mouvement qui aura finalement produit ses plus grands chefs d’œuvres dans les années 70/80.
Voici donc une sélection subjective de classiques, abordant par ailleurs des sous-genres d’hier et d’aujourd’hui. Une playlist qui pourra , bien évidemment, vous servir de base de travail dans la programmation musicale d’un évènement festif à venir.
Bonne (re)découverte!
Dernière mise à jour: 08/01/24
Peu connue du grand public francophone, Aria Wells, alias Greentea Peng, demeure pourtant l’une des figures les plus enthousiasmante de la scène néo-soul actuelle. A l’image du thé vert qui est la traduction littérale de son pseudo, la chanteuse anglaise délivre une infusion de soul cosmique avec la petite touche de jazz et de reggae qui constituent sa signature sonore. Son hit de 2019, « Mr. Sun », reflète assez bien l’univers d’une personnalité atypique, tant par son apparence que par sa philosophie de vie. Greentea Peng y dévoile sa relation intime avec le soleil, source de lumière et de nombreuses rejouissances dans sa vie. Une relation de dépendance, mais aussi un attachement visceral qui trahissent, à travers une voix délicieusement éraillée, une quête d’élevation spirituelle certaine.
Repérée par Chess Records en 1966, Marlena Shaw dressait, à travers ce sublime « Woman Of The Ghettho », le constat amer de la ségrégation raciale persistante dans les États-Unis des années 60. Certes, le Civil Rights Act avait bien été voté en 1964. Mais la chanteuse new-yorkaise, en colère, délivrait à travers ce morceau soul-jazz d’anthologie, un message fort aux pouvoirs politiques en place. Un pamphlet musical contestataire, militant, et féministe. Ce dernier dénonce notamment les conditions des femmes noires du ghetto, toujours contraintes de s’occuper de l’éducation des enfants dde leur « maître », au détriment des leurs. « Sacrifice » qu’elle refusera désormais. Un morceau de 1969, qui s’inscrit dans le mouvement « black pride », et qui peut être considéré comme le pendant féminin du « say it loud » de James Brown.