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Rap US années 90 :

25 classiques incontournables pour ambiancer l’âge d’or du hip-hop.

Quel plaisir d’entrer dans l’âge d’or du rap américain !
Des block parties aux radios libres, des beefs East/West aux vibes Dirty South, la décennie 90 a tout changé :
boom bap tranchant, G-funk onctueux, textes engagés, hymnes fédérateurs…Voici une sélection 100 % rap US 90s : 25 morceaux, 25 artistes différents, calibrés pour une soirée qui balance entre classiques indiscutables et pépites toujours efficaces en dancefloor.Bonne (re)découverte !

Playlist Rap US années 90

Dernière mise à jour:
21/10/25


East vs West : classiques et anthems

2PAC – Hit ’Em Up

01
Le gangsta rap US des années 90 a été traversé par une rivalité féroce entre les côtes Est et Ouest. En 1994, Tupac Shakur est grièvement blessé lors d’une fusillade à Manhattan. Sans accuser formellement qui que ce soit, Tupac estime que le label Bad Boy Records, emmené par Sean “Puff” Combs et The Notorious B.I.G, ne l’a pas suffisamment prévenu des menaces qui pesaient sur lui. Deux ans plus tard, il réplique artistiquement avec « Hit ’Em Up » . Un diss track d’une violence verbale rare, où il règle ses comptes avec Biggie et plusieurs rivaux. Ce dernier ne répondra jamais directement à ce morceau, laissant certains y voir la possibilité d’un apaisement… qui n’aura pas lieu. La suite est tragique : Tupac et Biggie seront assassinés à quelques mois d’intervalle, crimes restés non résolus qui scelleront à jamais la légende et la blessure de cette ère du rap.

THE NOTORIOUS B.I.G. – Big Poppa

02

Ancien voyou de quartier et figure majeure de l’East Coast, The Notorious B.I.G. s’impose par la seule force de son talent. Grâce à son sens du récit cinématographique, il dépeint mieux que quiconque la froideur de la rue new-yorkaise. Son flow imperturbable et ses punchlines assassines font école. Conçu chez Bad Boy Records, l’égo-trip séducteur « Big Poppa » s’adresse ouvertement à la gent féminine. Le morceau s’impose finalement comme l’un de ses premiers succès massifs, aux côtés de « Juicy ». B.I.G. est assassiné en mars 1997, deux semaines avant la sortie de l’album culte « Life After Death », qui dominera malgré tout les charts. La même année, un autre protégé de Bad Boy, Mase, signe le tubesque « Tell Me What You Want ».

DR. DRE & SNOOP DOGG – Still D.R.E.

03
Voici la suite logique au « Nuthin’ But a ‘G’ Thang » de 1992, où Snoop lançait déjà: « just chill, ’til the next episode ». Dr. Dre et Snoop concrétisent la promesse avec, dn 1999, « The Next Episode ». Porté par le sample cinématique de « The Edge » (David McCallum), le titre condense l’esthétique West Coast Rap. Un sésame instantané pour faire repartir n’importe quel dancefloor conquis par le Rap US années 90.

ICE CUBE – It Was a Good Day

04
Nous sommes en 1993. Au sommet de son art, Ice Cube s’offre une parenthèse de décontraction. Ganster pourtant sans compromis, obsédé par l’argent, il célèbre à travers « It Was a Good Day » une journée sans heurts. Même si, en définitive, la présence policière semble permanente. Porté par le sample velouté de « Footsteps in the Dark » (The Isley Brothers), son rap est doux, tendre, et résolument optimiste. F. Gary Gray, réalisateur du clip, épouse fidèlement ce ton apaisé.

NAS – Nas Is Like

05
Sorti en 1999, l’album I Am… de Nas souffre d’une réception mitigée. D’abord parce qu’il est loin de l’aura d’Illmatic sorti en 1994, et qui est souvent cité parmi les plus grands albums de Rap US années 90. Il semble également à deux mille lieux du succès commercial de It Was Written. Reste un éclair fulgurant : « Nas Is Like », produit par DJ Premier. Un ego-trip enflammé, alternznt scratches chirurgicaux et punchlines mémorables. Un véritable classique du poète de Queensbridge, un boom bap pur sang, à classer parmi ses autres prouesses que son « I Can » (qui reprenait un air bien connu de Beethoven), « One Love », ou encore « Hate Me Now » (excellent sample hip hop classique de « Carmina Burana » ).

MOBB DEEP – Shook Ones, Pt. II

06
Mobb Deep est la référence absolue du rap réaliste de rue. Duo mythique formé par Havoc et Prodigy, il chronique Queensbridge avec des rimes crues posées sur des beats austères. Une esthétique qui a défini l’ADN de la East Coast sombre. Totem de cette vision, « Shook Ones, Pt. II » conjugue tension permanente et storytelling clinique. Nerveux, nocturne, mais aussi implacable, le titre s’impose définitivement parmi les plus influents de l’histoire du hip-hop.

WU-TANG CLAN – C.R.E.A.M.

07
Au cœur de la secousse gangsta rap, RZA imagine en 1992 son collectif issu des bas-fonds de New-York et imprégné de mythologie shaolin : le Wu-Tang Clan. Lui et ses 8 maîtres aux regards de tueurs, bandanas vissés sur la tête, vont commettre un homicide sonore mémorable en sortant « Enter the Wu-Tang ». Sur des beats devenus cultes, aussi sombres que minimalistes, le crew enchaîne des gunfights verbaux dont personne ne pourra jamais répondre. Le titre « C.R.E.A.M. » offre, par exemple, une lecture interessante de sa vision: avoir du cash est une néccesité. Non pour flamber en mode racaille, sinon pour avoir un poid et de la considération au sein de la société. Parmi les tireurs d’élite du Wu-Tang, pourrions nous citer GZA, Method Man, Raekwon, Ghostface Killah, Masta Killa, Inspectah Dec, U-God, Cappadonna et Ol’ Dirty Bastard. Tous connaitront par la suite des carrières solo plus qu’honorables, RZA en tête de file.

HOUSE OF PAIN – Jump Around

08
Avec un seul tube au compteur, on doute que les potes de lycée que sont Everlast, Danny Boy, et DJ Lethal aient réalisé un jour le meilleur concert hip hop de tous les temps. Pourtant, en 1992, « Jump Around » sonnait déjà comme le banger ultime. L’énergie cathartique de ce morceau, portée par des horns hystériques, ne cesse de faire effet sur les dancefloor du monde entier.

THE FUGEES – Ready or Not

09
(1996) Flot tranquille, sample Enya, aura cinématographique : irrésistible.

BEASTIE BOYS – Intergalactic/span>

10
Fusion rap/rock (1994) sous adrénaline, clip culte, breakbeats en furie : mosh-pit hip-hop assuré.
DR. DRE & SNOOP DOGG – Still D.R.E. (pochette)
NAS – Nas Is Like (pochette)
THE NOTORIOUS B.I.G. – Big Poppa (pochette)

Dirty South & G-Funk

GOODIE MOB – Cell Therapy

11
Les amateurs de Hiphop 90s voire 80s le savent: les premières pages du rap américain s’écrivent à New York ainsi qu’à Los Angeles. Personne n’était donc réellement préparé à l’émergence d’un son urbain venu du sud. Et en particulier de ce coin profond d’Atlanta, jugé poussiéreux voire crasseux par certains citadins. Personne, jusqu’à ce que le duo d’Outkast n’ouvre enfin la voie, suivi de très près par Goodie Mob avec son incroyable album « Soul Food » (1995). On parle alors de l’explosion du dirty south. Un style minimaliste, à la moiteur perceptible, et porté par des basses grondantes. Critique sociale se confondant dans une singulière paranoïa, « Cell Therapy » incarne bien le style. Le climat y est anxiogène. A la fois pesant, nerveux, et soulful. L’instru, rythmé par une boucle de piano souffrante, porte un message à la fois brut, street et poétique.

KRISS KROSS – Jump

12
Une musique emblématique des années 90, qui trustait en son temps toute l’actu hip hop, « Jump » nous replonge dans un souvenir lointain. Plus qu’un musique, c’est un état d’esprit.

WARREN G & NATE DOGG – Regulate

13
G-funk velours (1994) : narration ciné, voix suave de Nate Dogg, sample Michael McDonald éternel.

COOLIO – Gangsta’s Paradise

14
1995 marque la naissance de la première webradio hip hop. Luniz cartonne avec « I Got 5 on It », tandis que Skee-Lo débarque de nul pour nous imposer un « I Wish » tout à fait dispensable. Mais s’il en est un qui va battre tous les records au cours de cette même année, c’est bien Coolio. Le rappeur de Pennsylvanie livre, avec « Gangsta Paradise », le gospel-rap qui va fédérer et marquer toute une génération. Un clin d’œil musical à Stevie Wonder, abordant la tragédie qu’est réellement la vie de gangster. Une performance et un succès commercial exceptionnels, qui s’invite sur la B.O. de Dangerous Minds avant d’occuper toutes les compilations de l’époque. Comme bien d’autres DMX, Juice Wrld, ou Mac Miller, c’est l’overdose de fentanyl qui aura finalement eu raison de la vie d’une figure si attachante de la West Coast.

DMX – Ruff Ryders’ Anthem

15
Avec son label Ruff Ryders, DMX aura vraiment apporté un souffle neuf et brutal au rap US. Un son aggressif, porté par les prods martiales de Swizz Beatz, mais aussi par sa voix aussi profonde que bestiale. « X Gon’ Give It To Ya » condense cette esthétique façonnée en moins d’une décennie de succès. Certes, DMX n’était pas le chanteur le plus technique que l’on ait connu. Mais son oeuvre trahit l’urgence d’un esprit habité et qui avait à coeur de marquer l’époque au fer rouge. Nous souhaitons à DMX d’avoir trouvé enfin la paix

MISSY ELLIOTT – The Rain (Supa Dupa Fly)

16
(1997) Timbaland à la manœuvre : futurisme sonique, flow mutin, clip visionnaire.

BONE THUGS-N-HARMONY – Tha Crossroads

17
Harmonies rapides, lamentation soulful (1996) : émotion massive, chant-rap signature.

QUEEN LATIFAH – U.N.I.T.Y.

18
Queen Latifah, c’est la crème de la crème du rap américain des années 80 /90. Et afin de bien mesurer l’impact de son œuvre, il faut d’abord en rappeler le contexte. Celui d’une jeune rappeuse qui s’est fait une place dans un paysage ultra-masculin dominé par les Wu Tang Clan, NWA, Warren G, et autres Onyx! Tout cela sans concession, sans renier ni le fond, ni la forme. Son album Black Reign, sorti en 1993, fut une véritable démonstration de force en matière de storytelling. Aussi, il célèbre l’estime de soi. Et, tel un hymne, le « U.N.I.T.Y » que renferme ce disque culte, s’attaque à la misogynie qui gangrène nos sociétés. Peu de rappeuses réaliseront une performance aussi grande que Queen Latifah, éternelle première dame du hip hop.
GOODIE MOB – Cell Therapy (pochette)
OUTKAST – Rosa Parks (pochette)
Warren G & Nate Dogg – Regulate (illustration)

Boom bap & alternative

A TRIBE CALLED QUEST – Scenario

19
Le hip hop cool qui renvoie immanquablement aux Native Tongues. Lequel collectif  est bien connu pour son rap positif, et  dont se revendiquent d’éminentes figures tel que Black Sheep,  Fu Schnickens, ou  Beatnuts. Bien que ce soit toujours la voix et le flow de Q-Tip qui résonnent dans nos têtes à l’évocation de A Tribe Called Quest, la complémentarité de ce dernier avec le regretté Phif Dawg est absolument délectable. Quant à Busta Rhymes, il n’a seulement que 19 ans lorsqu’il pose sa voix sur ce « Scenario » dévastateur en tant que membre invité de Leaders of the New School. Du son boom Bap dans toute sa splendeur, qui résiste merveilleusement bien à l’épreuve du temps! Les partisans d’un mix jazz rap pourront se tourner vers d’autres pointures telles que Gang Starr, The Roots, mais aussi Jurassic 5.

KRS-ONE – Step Into a World (Rapture’s Delight)

20
Pionnier du rap avec le Boogie Down Productions et poète engagé ayant subi les réalités les plus sombres du Bronx, KRS One force le respect. On aime parfois à se demander ce qu’il pense aujourd’hui d’un mouvement qu’il a représenté si dignement, et qui fait aujourd’hui l’apologie du matérialisme capitaliste… Il n’en demeure pas moins que « Step Into A World » dévoile un MC au sommet de sa art, où la vocalise féminine sert le boom bap sans jamais sombrer dans le délire mainstream. Une carrière avec zéro faute. « The First and last MC », définitivement.

ARRESTED DEVELOPMENT – People Everyday

21
(1992)L’esprit rap cool et festif des années 90 avec, en filigrane, un message puissant visant à faire tomber les barrière de la haine.

PUBLIC ENEMY – Fight the Power

22
(1990) Manifeste politique : production The Bomb Squad, slogan éternel, puissance collective.

CYPRESS HILL – Insane in the Brain

23
(1993) Voix nasale de B-Real, basses bondissantes : party-starter rap/weed culte.

LAURYN HILL – Lost Ones

24
L’iconique Lauryn Hill est bien connue pour avoir marqué les années 90 avec Les Fugees. Rien qu’entre 1994 et 1996,  pas moins de 1000 compilations éditeront au moins un de leurs titres (la plus représentative de l’hexagone étant Hip Hop Connection, distribuée par Sony en 1997). En solo, Hill n’enregistrera qu’un seul album: The Miseducation of Lauryn Hill. Un chef d’œuvre révélé au grand public au cours de l’été 1998, empreint d’amour et de spiritualité. Une véritable bombe que d’aucuns estiment comme étant le meilleur album rap de tous les temps. En réalité, l’opus sonne plutôt néo soul sans être cloisonné au genre. La preuve en est avec ce « Lost Ones » impérial, dans lequel la diva semble vouloir régler ses comptes avec ses compagnons d’antan. « It’s funny how money change a situation »!

NAUGHTY BY NATURE – Hip Hop Hooray

25
(1993) Refrain signature bras en l’air : fédérateur, simple, irrésistible pour conclure un set 90s.
A Tribe Called Quest – Scenario (illustration Native Tongues)
DMX – Ruff Ryders’ Anthem (illustration)
CYPRESS HILL – Insane in the Brain (illustration)


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