Playlist Rap américain :

55 valeurs sures du hip-Hop US festif de 1990 à 2023.


Q-DJ est heureux vous présenter sa playlist Rap américain.

Un art de rue né dans les années 80, et qui révolutionnera toute une industrie musicale dès les années 90.
Désormais reconnu par ses détracteurs de la première heure, le rap américain n’aura eu de cesse de gagner en maturité. Et s’il flirte dorénavant avec la pop culture, ce dernier voit aussi naître de nouvelles générations très créatives. Lesquelles sont capables d’alimenter une scène alternative foisonnante, mais aussi de développer de nombreux sous-genres.
Ce sont ses petites subtilités du hip-hop que nous tenterons d’appréhender ici. Notez bien qu’il ne s’agit ni d’un top 50, ni d’une énumération exhaustive ou hasardeuse. Notre seul soucis étant de vous apporter une base solide, populaire, et fédératrice. Du bon rap pour danser, en somme.
Il ne nous reste plus qu’a vous souhaitez une bonne (re)visite des classiques à connaître. Aussi, nous espérons pouvoir vous assister de manière précieuse dans l’organisation de votre évènement!


playlist Rap américain

Dernière mise à jour:03/10/23



2 PAC Hit ‘Em Up

01

Le gangsta rap US des années 90 aura fait couler bien du sang et des larmes. Et à lui seul, 2Pac cristallise toujours la guerre fratricide qui opposa la East Coast et la West Coast. Sean Combs et ses hommes de Bad Boy Records se  targuaient de contrôler tout New York. Mais lorsque Tupac Shakur s’y rend en 1994, il est victime d’une fusillade dont il survit miraculeusement. Le rappeur au bandana n’accusera jamais le label d’avoir commandité cette tentative d’assassinat. Mais il sait que ce dernier aurait pu le mettre en garde quant aux menaces alors existantes sur sa personne. The Notorious B.I.G. ne fera qu’attiser cette paranoïa, à travers des charges lyricales qui font désormais date. A travers ce « Hit ‘Em Up », sorti en 1996, Tupac réglera donc ses comptes avec une violence inouïe. Il enregistrera ce clash mémorable, humiliant sans contour Biggie, la clique de Junior Mafia, mais aussi tous ses ennemis alors identifiés. Jamais Biggie ne réagira à ce diss track, comme pour laisser entrouverte la possibilité d’un apaisement. Mais l’histoire du rap s’écrira par le sang. Nos deux légendes seront finalement abattues par la violence lâche des balles.

50 CENTIn Da Club

02

En 2003, le charismatique leader de G-Unit marchait sur l’eau grâce à ce beat magistral signé Dr Dré. Le flow n’est pas époustouflant et les lyrics n’apportent rien de nouveau au paysage rap américain. Mais 50 Cent est un opportuniste qui n’a pas oublié d’être lucide. En célébrant la vie, il nourrit en nous l’idée que chaque jour sont comptés. Un classique irrésistible du dancefloor. Au même titre d’ailleurs que sa collaboration, en 2008, avec un autre artiste de la G-Unit nommé The Game et avec qui il est désormais en froid. Le morceau en question se nomme « My Life ».

6IX9INE Gummo

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Ne vous fiez pas à ses cheveux couleur arc-en ciel ainsi qu’à ses airs extravagants. Le rappeur Sixtine n’est pas un tendre. L’originaire du Mexique est longtemps resté lié à un gang avant de faire les belles heures de votre station radio préférée. « Gummo », qui reprend en 2017 les clichés du black rap, celui faisant notamment l’étalage d’armes à feu, demeure à ce jour sa plus belle réussite commerciale. L’agressivité est très palpable sur un excellent beat signé Pi’erre Bourne.

50 cent in da club

Rap américain black rob whoa

BLACK SHEEP – The Choice is Yours


A TRIBE CALLED QUEST Scenario

04

Le hip hop cool d’ATCQ renvoie immanquablement aux Native Tongues. Un collectif bien connu pour son rap positif, afro-centriste et empreint de jazz. Les désormais cultes « The Choice is Yours » du duo Black Sheep, « La Schmoove » de Fu Schnickens, mais aussi « Watch Out Now » des rappeurs latino Beatnuts se revendiquent de cette même école new-yorkaise. Bien que ce soient toujours la voix et le flow de Q-Tip qui résonnent dans nos têtes à l’évocation de A Tribe Called Quest, la complémentarité de ce dernier avec le regretté Phif Dawg était absolument délectable. Busta Rhymes n’avait que 19 ans lorsqu’il posait sa voix sur ce « Scenario » dévastateur, en tant que membre invité de Leaders of the New School. Du son boom Bap dans toute sa splendeur, parmi les morceaux de rap américain les plus aboutis de l’histoire. A la réécoute, il résiste merveilleusement bien à l’épreuve du temps! Les partisans d’un mix jazz rap pourront se tourner vers d’autres pointures telles que Gang Starr, The Roots, mais aussi Jurassic 5.

ARIZONA ZERVASRoxanne

05

Place à un phénomène pop rap américain, qui va marquer un tournant décisif dans l’histoire de la musique moderne. Arizona Zervas est un artiste indie, sans réels moyens structurels car signé nul part. Pourtant, il parvient à se hisser dans le top ten rap de Spotify en 2019. Tout cela à côté de pointures telles que Post Malone, Lil Nas X ou, dans une moindre mesure, de Tyler the Creator auteur du très novateur « Igor ». Grâce aux réseaux sociaux, il est alors entendu que tout le monde a désormais sa chance de briller. Cependant Zervas n’aura jamais confirmé son statut à travers un album. Mais peu importe. La nouvelle génération ne sera pas prête d’oublier  « Roxanne » à l’instant de confectionner sa playlist hip hop de soirée.

A$AP ROCKY Feat DRAKE & KENDRICK LAMARF**kin’ Problems

06

Le natif de Harlem n’a jamais eu d’autre ambition que celle de révolutionner le rap américain. La musique étant son seul échappatoire, avec  la mode au second plan. C’est un blogueur français, fan de la première heure, qui lui mettra le pied à l’étrier en diffusant sur la toile une mixtape non officielle en 2011. Mais le jeune rappeur, toujours aussi cool que swag, passionnera davantage l’auditoire avec la sortie de son premier opus « Long. Live. ASAP ». Il est sûr de son art, de son talent qui s’illustre notamment sur ce tubesque « F**kin’ Problems ». Certes, on baigne toujours dans de l’egotrip simpliste, misogyne et affublé de clichés matérialistes…. Mais A$AP Rocky a le mérite de renouveler le champs des possibles. Il explore les styles musicaux, se les réapproprie, les fusionne… Il distord toutes les pistes vocales à sa guise, ouvrant ainsi des perspectives nouvelles et c’est déjà pas mal.  Preuve de son ouverture d’esprit: son feat mémorable avec Bones, pionnier de l’emo rap et auteur de « HDMI ». Une collaboration presque impensable une décennie plus tôt. Peut être qu’un beau jour, il nous surprendra en feat avec le chanteur de blues rap Scarecrow…

ARRESTED DEVELOPMENT People Everyday

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L’esprit rap cool et festif des années 90 avec, en filigrane, un message puissant visant à faire tomber les barrière de la haine.

BLACK ROBWhoa

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Black Rob n’était pas une star du Hip Hop US. Sinon un bad boy crédible, Harlem street à 100%, et dont personne n’envierait les mésaventures. « Whoa ! » fut son seul miracle sur album. Un banger publié en 2000, qu’aucune sélection de black rap sérieuse ne saurait occulter. Le MC new-yorkais à la voix rauque connaîtra une consécration presque inespérée avant de sombrer dans les abysses de l’alcool, de la drogue, des dettes, et de l’univers carcéral. Il décédera à 52 ans.


 BOBBY SHMURDA – Hot N*gga

playlist Rap américain BUSTA RHYMES Feat SWIZZ BEATZ – Touch It (Dirty)

CHIEF KEEF – Love Sosa


BOBBY SHMURDAHot N*gga

09

20 dollars, soit le prix d’une heure de studio, aura suffit au natif de Miami pour s’imposer parmi les révélations trap rap de l’année 2014. Rien de bien révolutionnaire dans les lyrics une fois de plus. Sinon du dropping name à n’en plus finir ainsi qu’un florilège des clichés habituels. Matérialisme, drogue, machisme, armes à feux, famille éclatées puis toutes les conséquences qui s’ensuivent sont bel et bien au programme. Mais peu importe… Le style, la spontanéité, la lourde prod l’emportent sur la piste.

CHRIS BROWN Feat LIL WANE & BUSTA RHYMESLook at me Now

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En 2011, Chris Brown est un rappeur en déficit de crédibilité. Et s’il peine à retrouver l’aura de ses premiers exploits discographiques, deux monstres sacrés vont alors l’aider à enregister le meilleur titre de sa carrière. Sur une prod binaire, presque experimentale, Lil Wayne et Busta Rhymes vont tout simmplement dynamiter l’espace que leur concèdera un Breezy assez époustouflant. Un « Look at me now » redoutablement efficace, qui transpire le rap bien sale du sud californien. Un banger de plus pour vous faire bouger.

CARDI B Up

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L’ancienne candidate de télé-réalité, ex strip-teaseuse et membre de gang, tutoie les sommets depuis la sortie son album studio « Invasion of Privacy » (2018). Une œuvre hip-hop matinée de trap et encensée par la critique. Aussi, l’opus fut récompensée par d’ innombrables distinctions, incluant qui plus est l’hymne estival qu’est « Bodak Yellow ». Avec son flow brut, aussi agile qu’acrobatique, Cardi B s’est donc imposée comme la rappeuse de tous les records. Elle est aussi une femme influente, icône sexy de la mode, dont le succès ne cesse de s’étendre partout à travers le monde. D’aucuns estiment que son « Up », aux influences drill, incarne le plus grand hit rap américain de 2021. Si cela suffit à faire twerker la gente féminine le temps d’une soirée, nous inscrirons volontiers ce morceau dans le cadre de cette playlist!

CHIEF KEEF – Love Sosa

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De toute évidence, l’impact de ce titre est majeur dans l’industrie du rap Us. Il a tout simplement ouvert la porte à toute une nouvelle génération désabusée de la old-school. Chief Keef n’a que quinze ans lorsqu’il interprète « Love Sosa ». Une ode au narco-trafiquant et patron de Tony Montana dans le film Scarface. Nous sommes alors en 2012. Sa drill suinte la rue, la violence des gangs de Chicago. Son ego-trip, quelque peu loufoque, bouscule les codes établis jusque dans la gestuelle ou dans le style vestimentaire. Et si Chief Keef ne semble être investi d’un réel talent au M.I.C, c’est sa spontanéité et ses prods minimalistes qui lui vaudront d’être l’auteur d’un véritable classique, qui aura largement influencé les Ninho et autres Niska de la scène française.

COOLIO Gangsta’s Paradise

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1995 marque la naissance de la première webradio hip hop. Luniz cartonne avec « 5 on It ». Un certain Skee-Lo débarque de nul pour nous imposer un « I Wish » qui ne fera pas date. Mais s’il en est un qui va réellement battre tous les records, c’est le rappeur de Pennsylvanie dénommé Coolio. Et il allait nous livrer, avec « Gangsta Paradise », le gospel rap qui allait marquer toute une génération. Un clin d’œil musical à Stevie Wonder, abordant la tragédie qu’est réellement la vie de gangster, et qui allait servir la bande originale d’un film sans réel intérêt. Une performance et un succès commercial exceptionnels, indissociable de tous les best of rap de l’époque, et qui ne laissera jamais indifférent les nostalgiques des années 90 (haters du rap américain inclus). Comme bien d’autres DMX, Juice Wrld, ou Mac Miller, c’est l’overdose de fentanyl qui aura finalement eu raison de la vie d’un type attachant.

CLIPSE – Grindin’

Rap américain DMX – X Gon’ Give It To Ya

DR DRE ft. Snoop Dogg – Still D.R.E.


DE LA SOUL Feat. THA ALKAHOLIKS AND XZIBITMy Writes

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En 1991, le trio membre des Native Tongues, nous proposait l’euphorisant « A Roller Skating Jam Named Saturdays ». Deux ans plus tard, c’est accompagnés de Chaka Khan que nos compères new-yorkais démontraient l’étendue d’un talent hors mode et résolument détaché des clichés. La pépite s’intitule « All Good » au passage. Mais, bien que moins connu du grand public, le « My Writes » sorti en 2000 aura notre préférence dans le cadre de cette sélection de rap américain. Quelle énergie!

DESIIGNER Panda

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Courte carrière pour ce jeune rappeur découvert, puis vite délaissé par Kanye West. Ce son trap, aux adlib inoubliables, sera son unique et ultime succès mondial.

DMX X Gon’ Give It To Ya

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Avec son label Ruff Ryders, DMX aura vraiment apporté un nouveau souffle au rap américain. Un son aggressif, porté par des synthétiseurs en guise de seuls instruments, mais aussi par sa voix aussi profonde que bestiale. « X Gon’ Give It To Ya » est un banger parmi tant d’autres accumulés en moins d’une décennie de succès. Certes, DMX n’était pas le chanteur le plus technique que l’on ait connu. Mais son oeuvre trahit l’urgence d’un esprit habité et qui avait à coeur de marquer une époque de son empreinte. Nous souhaitons à DMX d’avoir su trouver enfin la paix.

DR DRE ft. Snoop Dogg Still D.R.E.

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La suite du fameux « Nuthin’ But a « G » Thang » dans lequel Snoop nous confiait en 1992:  » Just chill, ’til the next episode ». Depuis ce classique absolu, jamais nous n’aurions pu imaginer qu’un sample de David McCallum (« The Edge ») marquerait à tel point notre approche du West Side Rap. À priori, ce titre fait office de sesame afin d’espérer faire bouger les foules.

EMINEMWithout Me

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Eminem, c’est l’épopée D12 du début des années 2000, notamment aux côtés de Bizarre. Ce sont aussi les albums iconiques « The Real Slim Shady » et « The Marshall Mathers LP ». Après avoir largement contribué au navet qu’est le film « Da Hip Hop Witch » en 2000, Eminem dévoilait en 2002 « The Eminem Show ». Probablement l’un des CD rap les plus vendus de tous les temps. Une œuvre qui confortera mécaniquement son statut de meilleur rappeur americain, voire au monde, dévoilant notamment le surprenant single « Without Me ». Sur ce titre, Eminem se moque ouvertement et courageusement de certaines personnalités qui font la société US. Une satire qui épingle, en réalité, l’hypocrisie d’une Amérique conservatrice. Du rap comme on aime: fun en apparence, parfait pour s’ambiancer, mais dont le message revête d’une profondeur rare.

playlist hip hop ePMD – Da Joint

FU SCHNICKENS – La Schmoove

Rap américain FUTURE ft. Drake – Life Is Good


FLO RIDA Feat T-PAIN Low

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Énorme carton en 2008 pour ce « Low », présent sur la B.O d’un blockbuster et qui battra tous les records de la décennie en matière de téléchargement gratuit (donc illégal), mais surtout payant. Du crunk conçu pour faire la fête, avec de l’auto-tune et du « call and answer » en pagaille.

FUTURE ft. DrakeLife Is Good

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Depuis « Mask Off », le prince superstar d’Atlanta nommé Future enchaîne les bangers sous codéine. Fort d’un égo surdimensionné et de punchlines criminelles, son beat trap façonne le présent comme l’avenir du rap américain. Et qui de mieux placé que Drake, véritable icône de la génération streaming et expert en hymnes Tiktok, pour lui permettre de se hisser au sommet des sommets?! Il résulte de cette énième collaboration un « Life Is Good » de très bonne facture, et qui affole les compteurs de YouTube depuis un certain 10 janvier 2020…

GOODIE MOB Cell Therapy

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Les amateurs de Hiphop 90s voire 80s le savent. Les premières pages du rap américain s’écrivaient jusque là à New York et à Los Angeles. Personne n’était réellement préparé à l’émergence d’un son du sud. En particulier de ce coin profond d’Atlanta, jugé poussiéreux voire crasseux par les citadins. Personne, jusqu’à ce que le duo d’Outkast n’ouvre enfin la voie, suivi de très près par Goodie Mob avec son incroyable album « Soul Food » (1995). On parle alors de l’explosion du dirty south. Un style minimaliste, à la moiteur perceptible, porté par des basses grondantes mais ô combien mélodieuses. Critique sociale se confondant dans une singulière paranoïa, « Cell Therapy » incarne bien le dirty south des années 90. Le climat y est anxiogène. A la fois pesant, nerveux, et soulful. L’instru, rythmé par une boucle de piano souffrante, porte un message à la fois brut, street et poétique. D’ailleurs, un autre groupe du coin, CunninLynguists, samplera plus tard dans un effet assez comparable le concerto pour violon de Tchaikovsky (« Lynguistics »). « Cell Therapy » est donc un classique, qui a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire du rap américain.

HOUSE OF PAIN Jump Around

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Avec un seul tube au compteur, on doute que les potes de lycée que sont Everlast, Danny Boy, et DJ Lethal aient réalisé un jour le meilleur concert hip hop de tous les temps. Pourtant, en 1992, « Jump Around » sonnait déjà comme un hymne majeur, voire comme le fil rouge de toute bonne playlist hip hop qui se respecte. Et quand on y fouille de plus près, on s’aperçoit que c’est DJ Muggs à la production! Le même qui fut à l’origine du succès d’un groupe nommé Cypresss Hill et qui nous gratifiait à peine un an plus tard de l’imparrable « Insane In The Brain » ou du sans équivoque ‘I Wanna Get High ». Aujourd’hui, ce son s’impose toujours parmi les valeurs sures pour faire hocher les têtes mais aussi pour faire danser, à la seule condition que le DJ set sache parfaitement mener son rap mix 90. Bien que moins dancefloor, le « Hokus Pokus » de Insane Clown Posse colle très bien à cette ambiance House Of Pain. Violent J et Shaggy 2 Dope, étaient bien connus par les fans pour leur rap metal parfois malaisant ainsi que pour leurs cartes Joker..

GOODIE MOB – Cell Therapy

Rap américain GZA Feat RZA – Liquid Swords

Playlist Hip Hop KANYE WEST Feat JAMIE FOXX – Gold Digger


ICE CUBE It Was A Good Day

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Un track à classer dans tout top rap americain qui se respecte. Nous sommes en 1993. Ice Cube est à son sommet et aspire à un interlude de décontraction. Le ganster sans compromis et voué au dieu Money décide de prendre tout le monde à court en délivrant une chanson aux antipodes de son univers habituel. Au programme: un rap doux, tendre et optimiste, célébrant la vie sans bien évidemment omettre de citer la flicaille qui le hante. F. Gary Gray, réalisateur du clip, édifiera ce rap en demeurant fidèle au message du rappeur.

JAY-Z & KANYE WESTNiggas In Paris

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Rappeur célèbre pour son génie musical comme pour son immense fortune, Jay-Z n’avait déjà plus rien à démontrer au public en 2011. A ses côtés, l’autre rappeur afro américain au sommet du game, Kanye West, annonçait à ses rares détracteurs que toute tentative de concurrence serait définitivement vaine. Car clairement, le duo va livrer le meilleur du rap américain de toute l’époque avec « Niggas In Paris ». Un morceau explosif, à jamais gravé dans tout rap top qui se respecte.

KANYE WEST Feat JAMIE FOXXGold Digger

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Kanye West est un génie pleinement satisfait de l’image excentrique et parfois stupide que lui confèrent les médias. Ses déclarations ainsi que ses frasques dénotent avec des actes qui font pourtant montre d’une intelligence supérieure ainsi que d’un talent indéniable. Pour preuve, sa musique est un challenge que peu d’artistes ont su remporter. Celui de délivrer des productions commerciales, destinées à un large public, et qui s’imposent dans le temps. Une œuvre maîtrisée à la perfection, comme ce rap Bass « I Am A God » venu d’un autre monde. « Gold Digger », qui n’est autre qu’une reprise hip-hop du mythique « I’ve got a woman » de Ray Charles aurait pu s’apparenter à un copie insipide remise au gout du jour. Il s’agit finalement d’un classique que le meilleur élève du Roc A Fella à su rendre parfaitement dansant et entraînant. America oblige, ici on parle de money ou de « michtonneuses » comme disent les jeunes.

KARDINAL OFFISHALL Feat AKON Dangerous

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Une transition toute trouvée pour votre mix Rap Hip Hop R&B. Produit par le DJ americain Kemo, à partir d’un sample de Mickael Jackson, ce morceau figure toujours en bonne place dans notre playlistde rap américain.

KENDRICK LAMAR HUMBLE.

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L’enfant terrible du rap américain nous livrait, en 2017, le banger qui allait précéder l’album Damn. Culte pour toute une génération, « Humble » raflera tous les gratifications, nous berçant de quelques belles notes de piano ainsi que d’un refrain sans équivoque. De toute évidence, Kendrick Lamar appelle à « être humble », tout en martelant le mot « bitch », et en piquant de manière subliminale ses rivaux  parmi lesquels Big Sean occupe un place de choix. Comprenne qui pourra…  Après cinq ans d’absence, le californien signera probablement l’un des titres hip hop 2022 les plus aboutis à travers « The Heart Part 5 ». Le succès semble toujours au rendez vous, notamment pour le soundtrack Hip hop du blockbuster « Black Panther » en 2018.

KRISS KROSS Jump

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Une musique emblématique des années 90, qui trustait en son temps toute l’actu hip hop, « Jump » nous replonge dans un souvenir lointain. Plus qu’un musique, c’est un état d’esprit.

KRS ONE Step Into A World (Rapture’s Delight)

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Pionnier du rap américain avec le Boogie Down Productions et poète engagé ayant connu, plus jeune, les aspects les plus sombres des rues de Bronx, KRS One force le respect. On aime parfois à se demander ce qu’il pense aujourd’hui d’un mouvement qu’il a représenté si dignement, et qui fait aujourd’hui l’apologie du matérialisme capitaliste, voire d’un proselitisme rap Queer s’illustrant à travers des artistes tel que Zebra Katz. Il n’en demeure pas moins que « Step Into A World » dévoile un MC au sommet de sa art, où la vocalise féminine sert le boom bap sans jamais sombrer dans le délire mainstream. Une carrière avec zéro faute. « The First and last MC », définitivement.

LAURYN HILL Lost Ones

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L’iconique Lauryn Hill est bien connue pour avoir marqué les années 90 avec Les Fugees, notamment avec des perles comme « Killing Me Softly With His Song » ou « Ready or Not « . Rien qu’entre 1994 et 1996, le groupe du New-Jersey vendra plus d’une dizaine de millions de disques. Et au cours de cette même periode, pas moins de 1000 compilations éditeront au moins un de leurs titres (la plus représentative de l’hexagone étant Hip Hop Connection, distribuée par Sony en 1997). En solo, Hill n’enregistrera qu’un seul album: The Miseducation of Lauryn Hill. Un chef d’oeuvre révélé au grand public au cours de l’été 1998, empreint d’amour et de spiritualité. Une véritable bombe que d’aucuns estiment comme étant le meilleur album rap de tous les temps. En réalité, l’opus sonne plutôt néo soul sans être cloisonné au genre. La preuve en est avec ce « Lost Ones » imperial, dans lequel la diva semble vouloir règler ses comptes avec ses compagnons d’antan. « It’s funny how money change a situation »!

LIL WAYNE Feat STATICLollipop

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Méga-star bling bling du hip-hop contemporain, dont il prétend en être l’ultime référence, Lil’ Wayne et ses célèbres grillz ne laissent personne indifférent. Il semble évident que le potentiel de l’artiste est énorme. Mais derrière une assurance de tous les instants et un esprit aussi créatif que prolifique, une énigme demeure: sa consécration relève t-elle du génie ou de l’imposture? La question mérite d’être posée au regard de ses messages souvent loufoques voire ridicules. Aussi, on est tenté de se demander si sa sexualité ambiguë n’est au centre du flot d’éloges versés par de nombreux médias réfractaires au rap. Lesquels ont largement contribué au buzz d’un artiste sevré à l’auto-tune et au syrup, et particulièrement boulimique de featuring trop souvent indigestes. Il n’en demeure pas moins que Lil’ Wayne a totalement survolé l’année 2008, en sortant notamment ce « Lollipop » aussi apprécié sur le dancefloor que le « Whatever You Like » de T.I.

Playlist Rap américain KRISS KROSS – Jump

LIL WAYNE Feat STATIC – Lollipop

M.O.P. – Ante Up


M.O.P. Ante Up (Robbin’ Hoodz Theory Remix)

32

Probablement parmi le single le plus emblématique du duo de Brooklin! Nous sommes en 2000 et « Ante Up » dynamite les dancefloors avec une rare insolence. Certes, les lyrics ne volent pas bien haut mais l’energie est aggresive et galvanise la foule. Un vrai classique du rap East Coast qui a sillonné les oreilles du monde entier, du Hip Hop Kemp à Kuala Lumpur. Si Billy Danze et Lil’ Fame sont aujourd’hui moins actifs, le second peut s’ennorguillir de produire de veritables pépites du Hip Hop telle que Teflon.

MAC MILLER Self Care

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Après sa rupture avec la star de la pop Ariana Grande, le rappeur nonchalant de Pittsburgh nous invitait à prendre soin de nous avant toute autre chose. Un track remarquable, à classer entre le bien plus dansant « What’s The Use? » et le mélancolique « 2009 ». Mac Miller décédera un mois après la sortie de l’album « Swimming » en question, sorti en août 2018.

MF DOOM (MADVILLAIN) Accordion

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Si cette playlist de rap américain est principalement orientée vers un rap mainstream, aux refrains accrocheurs ainsi qu’aux mélodie qui restent bien en tête, cette dernière ne saurait rester insensible à certains projets bien qu’ils soient peut-être jugés trop à contre courant. Tel est le cas de ce track sorti en 2004, fruit de la collaboration entre le mystérieux MF Doom et un beatmaker surdoué nommé Madlib. Deux figures emblématiques à l’origine de cet accordéon déstructuré pour la bonne cause, et extrait de l’un des meilleurs albums de tous les temps: Madvillainy. Du hip hop Underground ou de l’abstract hip hop, minimaliste et déconstructiviste, au service de la poésie sous toutes ses formes. Feu MF Doom fascine, dompte le beat avec un spoken-word aussi nonchalant que délectable. Pas très dancefloor en somme, mais magique voire indispensable pour la culture.

MIGOS Feat LIL UZI VERT Bad and Boujee

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En 2017, Lil Pump nous laissait indifférent avec son « Gucci Gang » minimaliste et puérile à souhait. L’interprète de « Off White » n’était pas, selon nous, à la hauteur des Kendrick Lamar, DJ Khaled, et autres Logic qui dictaient alors le narratif rapologique. Mais la grande surprise de cette année féconde ne viendra vraiment pas de ces derniers cités, sinon des trois Migos: Quavo, Offset et Takeoff. Les initiateurs du Dab, en outre. A force de travail, le groupe d’Atlanta s’est enfin hissé au sommet de la pyramide du rap américain. Leur album « Culture », fourmille de titres inventifs, solides et indispensables pour toute playlist hip hop 2010. N’en témoignent que les magistraux « What The Price » et « T-Shirt ». Petite préférence ici au « Bad and Boujee » en collaboration avec un Lil Uzi, dont l’achat de la planète WASP 127-b ne semble plus faire l’actualité. Un choix dicté par une viralité qui n’est plus à démontrer.

MISSY ELLIOT Work It

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Nous avons privilégié « Work It » à l’incroyable « Get Ur Freak On »  (2001) pour son côté intemporel. Missy Elliott, d’abord connue comme une chanteuse R’n’B multi-récompensée, s’est imposée dans le rap mainstream en allant toujours à contre-courant de ce que proposait le marché féminin porté par des Lil Kim et autres Ciara. Mieux encore, elle aime se tourner en dérision et faire preuve d’un certain « je-m’en-foutisme » alors qu’elle incarne à elle seul le lien entre deux voire trois générations de la culture hip hop afro-américaine. « Work it » est un ode rythmique au désir sexuel, servi par l’un des meilleurs clips hip hop réalisés à ce jour. Timbaland y apporte sa patte géniale à la production. Des basses lourdes, des kicks efficaces enveloppant des barrissements d’éléphants qui font office d’auto-censure. L’année suivante, Missy Elliot illustrait la BO d’un film sur la danse rap / Hip Hop nommé « Honey ».

MOBB DEEP Shook Ones, Pt. II 

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Composé de Havoc et de Prodigy, Mobb Deep fut la référence absolue du rap conscient de la East Coast des années 90. Le duo narrait le quotidien des ghettos de Queensbridge avec des paroles à la fois hardcore et hyper réalistes. Si l’ambiance musicale demeurait nerveuse et sombre, nul ne pouvait rester insensible aux productions lourdes et qui ont propulsé « Shook Ones, Pt. II » parmi les morceaux hip hop les meilleurs de tous les temps.

MOS DEF, NATE DOGG & PHAROAH MONCH Oh No

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Retiré du rap game depuis 2016, Mos Def en était une figure emblématique. A la fois poche du courant underground et du star system, le rappeur de Rawkus Records (Marco Polo, Common, Hi-Tek…) aura expérimenté le reggae rap avec Stephen Marley, collaboré avec un Nate Dogg de la West-Coast, et signé des tubes tels que l’excellent « Ms. Fat Booty » en toute décontraction.

MF DOOM (MADVILLAIN) – Accordion

MISSY ELLIOT – Work It Rap américain

NAS – Nas Is Like


NAS Nas Is Like

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Sorti en 1999, l’album « I Am… » de Nasir Jones, Aka Nas, n’est clairement pas à la hauteur du premier et excellent « Illmatic » ou de « It was Written ». « Illmatic » étant au passage dans le top 10, sinon le meilleur album hip hop de tous les temps. Le poète solo de Queensbridge semblait, en 1999, être trop submergé par le succès pour nous offrir une œuvre réellement marquée de sa géniale empreinte. Il est pourtant un ego-trip enflammé, produit par DJ Premier, et qui, à défaut de sauver les meubles, va se révéler être un hymne intemporel à la gloire de son auteur: « Nas is Like »! Un classique truffé de punchlines et de scratches exaltants, que tout amateur de bon beat inclura systématiquement dans sa playlist rap US années 90. Parmi les autres tubes de Nas, citons par exemple « I Can » (qui reprenait un air bien connu de Beethoven), « One Love, ou « Hate me Now » (excellent sample hip hop classique de « Carmina Burana » ).

NICKI MINAJ Anaconda

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Depuis ses premières mixtapes, produites par Lil Wayne, et véhiculant l’image d’une Barbie trop peu crédible pour durer sur la scène hip-hop, Nicki Minaj a su faire déchanter ses détracteurs. L’artiste new-yorkaise s’avère une véritable machine à tubes, capable de chanter, de kicker, et de faire briller ses mentors en featuring (souvenez vous de « YU Mad » de Birdman en 2011 …). Nombreuses sont les rappeuses, telles que l’italienne et prometteuse Anna, qui se revendiquent de son influence. Loin d’être réfractaire aux tendances musicales actuelles, cette playlist de rap américain ne pouvait occulter cet ode au twerk et sobrement baptisé « Anaconda ». Une œuvre assez vulgaire à notre goût, très formatée pop-rap mainstream, mais qui pèse trop sur la balance pour ne pas être mentionné ici.

O.T. GENASIS CoCo

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One hit wonder aux grosses basses imparables, « Coco » obsedait la clientèle de boite de nuit en 2015. Et si le morceau tournait en boucle sur toutes les radios de la planète, il est moins sûr que le jeune public ait alors été conscient du message sans équivoque de O.T. Genasis. Le rappeur americain y déclare son affection toute particulière pour la cocaïne, avec une ferveur très communicative. 50 Cent puis Busta Rhymes ont probablement signé, à tour de rôle, le rappeur americain alors qu’il était en pleine montée. Mais la contre-fusée fut fulgurante, tant ce dernier semble entre temps retombé dans les abysses de l’oubli.

OUTKAST Ms. Jackson

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De toute évidence, le rap américain de l’an 2000 est exaltant et présage un siècle très créatif du côté d’Atlanta. Il est porté par des groupes comme Outkast, Migos ou BoB. Ces derniers qui osent une approche originale, ouverte à la fusion des genres, ainsi qu’à des expérimentations flirtant même avec la dimension psychédélique. André 3000 et de Big Boi atteindront une performance rare avec « Ms. Jackson », chanson hip hop et d’amour, conçue à l’ancienne, mais parfaitement en phase avec son époque. Elle évoque notamment la rupture entre André 3000 et Erykah Badu, interpellant la mère de cette dernière. Plus dansant peut être, le titre « Hey Ya » sorti en 2003 …

NELLY Feat KELLY ROWKLAND – Dilemma

OUTKAST – Ms. Jackson Rap américain

PUBLIC ENNEMY – Can’t Truss It


POP SMOKE Dior

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Alors que la crême du rap US et UK lui faisait les yeux doux, aquise à l’idée que sa drill caverneuse écrivait déjà l’avenir de la musique urbaine, Pop Smoke succombait à l’age de 20 ans d’une attaque à main armée. Sa disparition prématurée en 2020, et en pleine ascension, nous aura toutefois laissé le temps de découvrir l’étendu du talent de son producteur phare. Un certain 808 Melo qui contribue désormais à l’éclosion d’une relève qui semble assurée par le new yorkais CJ (« Whoopty ») ou par le groupe londonien, quoique trop controversé, sobrement nommé 67 (écoutez le titre Lets Lurk en featuring avec Giggs). Du son très actuel pour votre playlist hip hop festive, mais aussi pour tous les férus de rap new yorkais.

POST MALONE Feat 21 SAVAGE Rockstar

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Soyons clairs. Post Malone est dispensable de toute playlist hip hop tant il n’en inspire ni le goût, ni l’authenticité. Pire encore, sa musique semble dictée par un cahier des charges industriel, qui l’oblige à embrasser une trap qui vend. Mais si son Adn semble résolument orienté rock, le bon DJ Hip Hop saura mettre à profit cette énergie assez singulière afin de fédérer toujours plus son public. A plus forte raison lorsque ce dernier est hétéroclite…

QUEEN LATIFAH U.N.I.T.Y

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Queen Latifah, c’est la crème de la crème du rap américain des années 80 /90. Et afin de bien mesurer l’impact de son œuvre, il faut d’abord rappeler un contexte. Celui d’une rappeuse qui s’est fait une place parmi les Wu Tang Clan, NWA, Warren G, et autres Onyx. Son album Black Reign, sorti en 1993, fut une véritable démonstration de force en matière de storytelling.  Du haut de ses 23 ans, la native de Newark dépeignait la réalité peu envieuse des quartiers défavorisés. Et, tel un hymne, le « U.N.I.T.Y » que renferme ce disque culte, s’attaquait à une misogynie qui gangrène nos sociétés. Peux de rappeuses réaliseront un performance aussi grande que Queen Latifah, éternelle première dame du hip hop.

RODDY RICCH The Box

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Parmi les hits rap addictifs en 2020, « The Box » et son célèbre ad-lib fera monde honorable. D’aucuns citeront plutot Travis Scott ou la collab de Russ et Bia sur l’excellent « Best On Earth ». Mais ici la critique fut clairement unanime. Elle salue notamment une performance hip hop de haut niveau, parfaiment réjouissante dans son contenu. Aussi, Ricch raflera tous les rap awards et autres distinctions prestigieuses que le rap américain se dispute âprement. Le tout servi par un clip video d’envergure hollywoodienne. Voiture de course, dunk à la Michael Jordan et braquage de banque ne feront que renforcer une viralité inéluctable.


SNOOP DOGG Feat PHARELL Drop It Like Its Hot

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Snoop s’est d’abord forgé une solide réputation avec le style G Funk des années 90. Sa voix nonchalante sévissait en solo, mais aussi avec son groupe 212. Devenu un pilier de la culture hip hop en une décennie, le californien déroulera ensuite en roue libre. On le voit tantôt aborder des pas de C- Walk dans le clip de WC (« The Streets). Puis il arbore une posture « pimpisée », tout en assumant fièrement sa toxicomanie notoire. Pour autant, ses productions restent toujours soignées et parfaitement calibrées pour inonder les dancefloors du monde entier. Le tubesque « Drop It Like It’s Hot » l’atteste en 2004. Le beat est une petite merveille néoclassique, dont le savoir-faire neptunien fut déjà éprouvé auprès de Kelis ou du projet Clipse des frères Malice et Pusha T. Snoop performe avec l’assurance et le calme d’un vétéran du rap game. Ainsi, il expose au grand public le talent d’un pro de la top line bien connu dans l’ombre du showbusiness… Pharell Williams! Un rappeur, mais aussi un producteur redoutable dont on a alors pas fini de parler. Un classique pour votre playlist rap américain, toute période confondue.

PUFF DADDY & THE FAMILY– Victory

SNOOP DOGG Feat PHARELL – Drop It Like Its Hot

playlist Rap américain QUEEN LATIFAH – U.N.I.T.Y


TERROR SQUAD Lean Back

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Fat Joe est aux commandes d’un groupe prometteur, mais qui ne survivra que difficilement après le décès de l’un de ses membres en 2000: Big Pun. Après quatre années de végétation, Terror Squad produira enfin son hit avant de sombrer de nouveau dans le néant. Ce dernier s’intitule « Lean Back »! Mais quel track!

THE NOTORIOUS B.I.G. Big Poppa

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Ancien voyou de quartier, Notorious B.I.G.  était voué à un destin miséreux. C’est à la seule force de son talent qu’il deviendra une icône du rap américain. Tel un metteur en scène, il dépeignait mieux que quiconque la froideur de la rue new-yorkaise. En véritable chef de file, le rappeur East Coast surclassait la concurrence avec son flow imperturbable et ses punchlines assassines. L’égo-trip « Big Poppa », s’adressant ouvertement à la gente féminine, fut plus ou moins imposé par Puff Daddy et son label. Le morceau sera finalement l’un des premiers succès hip-hop à être largement apprécié au delà de la communauté noire. Comme « Juicy » et « Nasty Girl », par ailleurs.  B.I.G sera assassiné deux semaines avant la sortie de « Life After Death ».  Album culte de 1997, qui dominera malgré tout le marché du disque devant l’incroyable « Wu-Tang Forever » ou le saisissant « The Art Of War » de Bone Thugs-n-Harmony. La même année où un autre protégé de Bad Boy Records, Mase, enregistrera le tubesque « Tell Me What You Want ».

THE PHARCYDE Passin’ Me By

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TIMBALAND Feat J. TIMBERLAKE & NELLY FURTADO Give It To Me

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TRAVIS SCOTT Feat DRAKE Sicko Mode

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Chef de file d’une nouvelle vague hip hop, peut être plus hype que prolifique, Travis Scott créait la sensation en 2018 avec son opus ASTROWORLD. Un disque assez hétéroclite, sur lequel le rappeur de Houston distille son flow si singulier, au service d’une melancolie teintée d’amertume et d’auto tune. Si les prods se veulent aventureuses et psychédéliques, le contenu global fut une belle réussitte artistique. N’en témoigne que le titre « Sicko » avec une contribution pourtant fort dispendsable d’un certain drake, à qui l’on pourrait notamment reprocher un trap flow peu inspiré. L’artiste raflera un certain nombre de rap awards avant de sortir l’un des plus gros sons rap américain de l’année 2020 aux côtés d’un certain Kid Cudi: « The Scotts ».

WIZ KHALIFA We Dem Boyz

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Après nous avoir enjaillé avec « Black And Yellow », Wiz Kahlifa n’a eu de cesse de délivrer des titres au sens mélodique certain. En toute décontraction, le natif du Dakota du Nord semble profiter de la vie avec des gars bruyants autour de lui. Ca fume, ca boit, ca fait la fête autour de belles femmes. Voilà ce que raconte « We Dem Boyz » en substance. A vous de voir si le message s’accorde avec votre projet de playlist hip hop.

WU TANG CLAN C.R.E.A.M.

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L’avènement du gangsta rap aura autant excité l’Amérique puritaine qu’il l’aura fait trembler. Même hardcore et soumis à la censure, le rap américain est devenu un business juteux et une issue honorable pour le ghetto. Un certain RZA, entouré de son crew des bas-fonds de New-York, l’a bien compris. C’est dans un concept, imprégné de la mythologie asiatique, que va naître son groupe Wu Tang Clan en 1992. Lui et ses 8 maîtres shaolins aux regards de tueurs, bandanas vissés sur la tête, vont commettre un homicide sonore mémorable en sortant « Enter the Wu-Tang ». Le monde n’était pas prêt. Sur des beats devenus cultes, aussi sombres que minimalistes, les rappeurs du Wu Tang enchaînent des gunfights verbaux dont personne ne pourra jamais répondre. Probable, par ailleurs, que cette association de tireurs d’élite soit la meilleure qui ait jamais existé. D’autant plus qu’en solo, RZA, GZA, Method Man, Raekwon, Ghostface Killah, Masta Killa, Inspectah Dec, U-God, Cappadonna et Ol’ Dirty Bastard ont connu par la suite des carrières plus qu’honorables. « Enter the Wu-Tang » constitue à lui seul une playlist Hip Hop US hard tant il renferme d’incontournables classiques. Le titre « C.R.E.A.M. » offre, quant à lui, une lecture interessante de la vision du groupe. Ce dernier loue la nécessité d’avoir du cash. Mais pas pour flamber en mode racaille, sinon pour pour avoir un poid et de la considération au sein de la société. Le trafic de drogue n’est certainement pas la meilleur facon d’en gagner. Le labeur ainsi que la créativité étant les meilleurs alliés de la réelle fortune. En mettant son boom bap sur orbite, le Wu-Tang Clan le prouvera clairement par les actes.

XXXTENTACION Moonlight

55

Il était depresif, violent et instable. Pourtant, dénoncer le systeme, faire étalage de sa virilité ou de son argent ne l’intéressaient pas vraiment. XXXTENTACION assumait sa souffrance et la partageeait à travers une oeuvre criante de sincérité. De l’emo rap sombre et mélancolique, quelques fois chanté, comme sur ce « Moonlight » qui nous percute en a peine deux minutes. Une experience lo-fi pour votre playlist hip hop, servie par un artiste prometteur, mais dont la vie fut abrégée lachement lors de sa vingtième année.


Playlist Rap américain

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